Ronald Daume entreprend de créer un coup d’état et de vendre son projet à un magnat des GAFAM, ancien camarade d’école, pour que ce dernier puisse, grâce à son futur état, déterminer lui-même les lois favorables à son business, à savoir en matière de taxation et d’éthique concernant notamment le transhumanisme et le prolongement de la vie… Il se constitue progressivement une équipe de spécialistes, mercenaires et geeks de l’informatique. Ensemble, ils ciblent le sultanat de Brunei.
Flora, une ancienne collaboratrice et conquête, et Jo, un romanichel séducteur peu subtil, partent en éclaireur.
En exploitant les failles de cette société musulmane excluant les minorités et à l'aide d'une bombe ou deux bien placées et grâce à quelques fake news, le chaos se met en place. Les heurts ne se font pas sans morts, mais l’agence de Ronald se dédouane en arguant qu’ils se contentent « de révéler la violence interne d’une société, de la faire apparaître au grand jour. Comme au judo, nous utilisons l’énergie de l’adversaire pour le renverser. »
Jean-Christophe Rufin tente de nous démontrer qu’organiser un coup d’état n’est pas si difficile dans certains cas, avec les bons moyens, même avec très peu de personnes. Semer la zizanie, profiter des failles d’une société et maîtriser l’internet, voilà ce que fait déjà Poutine, pour n’en citer qu’un. C’est particulièrement vicieux, mais malheureusement efficace. Ça fait froid dans le dos !
Ce roman est très bien agencé, à un rythme soutenu, avec des personnages variés et le tout tient très bien la route.