Pax atomica ?: Théorie, pratique et limites de la dissuasion
de Bruno Tertrais

critiqué par Colen8, le 16 mai 2024
( - 82 ans)


La note:  étoiles
L’art et la science de la dissuasion nucléaire
La Longue Paix observée depuis 1945 désigne l’absence d’attaque majeure entre les grandes puissances dotées de l’arme nucléaire, absence étendue à leurs pays protégés. Celle-ci prouverait en partie selon certains analystes le succès de la dissuasion géopolitique élaborée durant la Guerre froide, toujours d’actualité(1)… Après le premier usage américain délibéré de la bombe atomique sur Nagasaki et Hiroshima au Japon les Etats-Unis en ont fait le fondement de leur propre doctrine. Ce faisant s’ils ont renoncé à un nouvel usage ce fut moins par crainte d’escalade ou de riposte que par souci de préserver leur réputation politique mondiale (?).
Le constat du passé suffit-il à minimiser les menaces brandies délibérément par la Russie s’estimant agressée par l’OTAN, comme celles de la Corée du Nord à l’encontre les Etats-Unis ? N’étant jamais à l’abri de décisions individuelles ou collectives irrationnelles mal contrôlées la garantie de sécurité de la dissuasion nucléaire relève d’une probabilité toute relative. A l’heure des guerres hybrides et asymétriques nourries par les innovations technologiques, IA, cyber et numériques, quand les termes de l’équation deviennent plus complexes l’apanage du langage diplomatique dans la dissuasion est de laisser subsister une double part d’ambiguïté et de bluff.
(1) Non sans un rappel des crises de la période considérée : Corée, Vietnam, Suez, Formose, Cuba, Israël, Cachemire et quelques fausses alertes qui auraient pu dégénérer.