L'Intuitionniste
de Colson Whitehead

critiqué par Pacmann, le 27 mai 2024
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Roman allégorique et militant
Lila Mae Watson est une inspectrice des ascenseurs d’une grande ville, et même si elle n’est pas nommée, il s’agit probablement de New-York, dans les années 50. Notre héroïne ne passe pas inaperçue, parce qu'elle est noire, parce qu'elle fait partie de l’école des intuitionnistes et qu’elle a un taux d’erreur égal à zéro. On est donc à la fois dans une atmosphère de science-fiction et pourtant sans effet spéciaux, mais avec une ségrégation toujours très marquée.

Alors, quand l'ascenseur n°11 du Fanny Briggs Memorial Building dévale 80 étages en pleine campagne électorale, Lila Mae, qui est la dernière à avoir réalisé le rapport d’inspection de cet engin de transport vertical, elle ne croit ni à l'erreur humaine ni à l'accident.

Elle va alors s'aventurer dans un monde « d’hommes blancs » où rivalités et jalousies vont marquer le parcours de l’enquête qu’elle va mener pour se disculper.

C'est ainsi qu'elle va découvrir le secret de Fulton, le génial inventeur dont le dernier projet pourrait révolutionner non seulement la technique des ascenseurs, mais la société tout entière.

A moins que vous soyez passionné par le monde des ascenseurs, l’écriture de cet auteur que j’avais déjà pratiqué dans son roman aussi très ésotérique « Underground Railroad », je vous conseille de vous accrocher en abordant ce roman à la portée métaphorique, malgré des aspects plus classiques de son versant policier.

Oscillant entre prise de tête et perplexité, le lecteur devra parfois lâcher prise et voir dans cette allégorie trouble, le combat des (femmes) noir(e)s américain(e)s qui luttent pour se faire une place malgré un suprémacisme blanc et masculin.