Terre errante
de Liu Cixin

critiqué par Septularisen, le 20 juin 2025
( - - ans)


La note:  étoiles
TERRE! Ô MA TERRE ERRANTE…
Dans un futur éloigné, les scientifiques comprennent que notre Soleil est en train de mourir et se transforme progressivement en géante rouge. La Terre est donc menacée de disparaître à jamais…

Pour contrer cette extinction programmée de la civilisation humaine, les Nations se regroupent dans le gouvernement de la Coalition, avec un projet qui ressemble à de la folie : Transformer notre chère «vieille» planète bleue en un vaisseau spatial à part entière La faire voyager dans l’espace et la relocaliser après un périple de… deux mille cinq cents ans, dans l’orbite de l’étoile la plus proche, à savoir Proxima du Centaure! Grâce à l’évolution technologique, les scientifiques ont installé des milliers de propulseurs géants fonctionnant au Plasma sur toute la planète, pour la faire sortir définitivement de son orbite.

Le héros, - dont nous ne saurons jamais le nom -, et qui nous raconte toute cette histoire, est né à la fin de «l’Ère du Freinage», c’est-à-dire les quarante-deux années qui ont été nécessaires aux propulseurs, pour arrêter la rotation de la Terre autour du Soleil, avant de diriger celle-ci dans les profondeurs de l’espace…

Que dire sur ce livre? «Terre errante» (2000), est le premier livre de l’auteur chinois de science-fiction Cixin LIU (* 1963) et plus qu’un livre, il s’agit ici d’une longue nouvelle de 80 pages. «Terre errante» prouve déjà, - si besoin était -, l'imagination «sans limites» de l’auteur chinois.
Le problème est ici que le postulat de base est vraiment un peu… Disons trop «capillotracté»! Donc, si l’on «n'avale pas cette couleuvre», si l'on n’y n’adhère pas dès le départ, on ne va pas aimer toute l’histoire… Malheureusement, les personnages, y compris le héros du livre, sont vraiment trop «survolés» (à cause du nombre très réduit de pages sans doute?..), pas assez fouillés notamment psychologiquement, donc durant toute la lecture l’on n’arrive pas vraiment à s’identifier à eux…

Que dire de plus? C’est une histoire déjà vue dans le monde de la SF, avec p.ex. la fameuse série télévisée britannique «Cosmos 1999» («Space : 1999», en V.O.), de Gerry et Sylvia ANDERSON ,datée des années 1975 - 1977, sauf que dans cette série, c’est la Lune qui s’éloigne du Soleil. Donc disons que M. LIU n’a vraiment rien inventé…
C’est censé être de la «Hard SF», c’est-à-dire de la SF avec des explications scientifiques très poussées, - Cixin LIU étant d’ailleurs très connu pour cela -, mais à aucun moment l’auteur ne nous explique p.ex. comment, après le départ de la Terre dans l’espace, les survivants mangent ou comment ils respirent, ce qu’est devenu le monde animal ou végétal, la biodiversité, etc… Donc, même si la lecture est aisée, et que le livre se lit très rapidement, on a du mal à «en profiter» vraiment du point de vue intellectuel!..

Qu’est-ce que je n’ai pas aimé dans ce livre? Il y a quelques erreurs et quelques contradictions internes, qui m’ont vraiment «sorti» de ma lecture… Ainsi p.ex. p. 64 Kayoko (l’héroïne du livre) ouvre la fenêtre de sa voiture volante , - qui soit dit en passant se déplace à Mach 4 (?) -, alors qu’ils sont a 5.000 mètres de hauteur et qu’il n’y a plus d’atmosphère terrestre? Ou bien encore, p. 67 Kayoko récupère un pistolet-mitrailleur, - une arme actuelle donc -, mais p. 69 le héros est blessé par un tir de «fusil laser», une arme du futur?
La fin est par contre un peu trop «téléphonée», il y a effectivement un retournement de situation, mais on le voit arriver de tellement loin, et il est si prévisible qu'il perd tout son intérêt!

Qu’est-ce que j’ai aimé dans ce livre? L’écriture avant tout! Les images que l’auteur chinois nous donne à «voir» sont vraiment magnifiques, de véritables panoramas, de véritables «cartes postales»… C’est simple, à un moment j’ai cru voir la planète Jupiter juste en face de moi! Franchement? C’est vraiment, mais vraiment beau! Il y a aussi de très belles fulgurances, de très belles envolées lyriques, de très belles réflexions philosophiques sur la vie, la mort, le sens de la vie, l’amour, le temps qui passe etc…

Est-ce-que je conseille la lecture de ce livre? Oui, mais du bout des lèvres alors, et vraiment seulement si on lit ce livre (c’était mon cas d’ailleurs…) comme initiation à l’œuvre de l’écrivain chinois. Franchement, je ne pense pas que ce livre, -qui n’est jamais qu’une première œuvre avec ses défauts -, soit très représentatif du talent de LIU.