Parfois l'homme de Sébastien Bailly

Parfois l'homme de Sébastien Bailly

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par CHALOT, le 2 juin 2024 (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans)
La note : 10 étoiles
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ni essai, ni roman, un livre détonnant

Parfois l'homme

Ce livre étonne, détonne, ce n'est ni un roman, ni un essai, c'est autre chose d'étonnant et même détonnant.
L'homme, c'est vous, c'est moi, mon voisin , tout le monde.
L'homme c'est le nom du héros qui commence par naître, avoir une enfance, une ou plusieurs adolescences possibles et des vies, avec des entrées éventuelles.
Parlons par exemple de son adolescence : il faut qu'il se prenne en main, la maison n'est pas un hôtel , lui rappelle t-on :
«  Ta mère n'est pas une boniche, explique le père, qui n'a jamais repassé une seule de des chemises. »
Ce livre est ponctué de remarques ironiques, amusantes, nous frappant parfois en plein visage car nous savons que l'homme c'est un peu nous, jeune, maintenant ou plus tard.
Si le destin de chacun est différent de celui de son voisin ou de celui qu'on aurait voulu être, on se reconnaît parfois, ce qui nous fait rire ou frémir.
Le lecteur ne s'ennuie pas....l'auteur lui parle de lui, de chacun de nous.
Il y a les passages obligés et les surprises liées à sa personnalité, aux rencontres faites ou au choix voulu ou imposé.
On sourit et on rit parfois, d'une certaine façon notamment au moment où l'on se lie « officiellement à un ou à une autre :
« Le mariage est une fête immense, une des rares fois où l'on réunit tous ceux qui comptent, avec le jour de son enterrement, dont on profite moins. »
L'homme fait sa vie, qui va de l'aventure à l'installation en passant par des accidents comme peut l'être un mauvais choix, un emprisonnement.
Tout va très vite et l'auteur ouvre et referme des portes d'entrées, de l'adolescence à la fin de vie.
Cette dernière s'écoule lentement, parfois vite, c'est la théorie de la relativité qui n'est plus une théorie mais une implacable destinée.
« « Il nous aura fait chier jusqu'au bout », maugréait sa fille « qui n'aurait pas apprécié plus que cela son passage au poste de police après qu'elle aurait été surprise en train de déverser le contenu de l'urne dans le bac à sable du square où son père l'emmenait jouer enfant. »
C'est le point d'orgue d'un livre que l'on devrait garder celui-là pour déguster certains passages qui nous rappellent qu'il parle de nous !

Jean-François Chalot

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