L'été nous va si mal de Gilles Fiolet

L'été nous va si mal de Gilles Fiolet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CHALOT, le 9 juin 2024 (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 779 

Un féminisme à la puissance quatre !

L'été nous va si mal

Ce n'est pas n'importe quel été mais un été torride, le plus chaud qui soit, celui de la canicule de 1976.
Qui ne s'en souvient pas ?
Suzana, une américaine qui parle très bien le français s'installe dans une belle maison dans la région lyonnaise.
Son mari est un homme plus âgée que cette belle femme .
Dany, un trentenaire se présente à la propriété pour proposer ses services comme jardinier.
Ce sera lui, il présente toutes les qualités requises et même le courage car sous un soleil de plomb, jardiner n'est pas de tout repos...C'est quasiment impossible, mais Dany y met tout son cœur.
Cette femme, sa patronne, le fixe d'une curieuse manière et pour cause ; il ressemble à un homme qu'elle a connu et aimé.
Cela la renvoie à un passé qu'elle voulait oublier mais les démons remontent toujours.

L'auteur nous offre une polyphonie qui fait alterner le présent c'est à dire les échanges entre cette riche femme et son jardinier en ce mois de juin 1976 et la vie qu'elle a connue neuf ans plus en 1967 aux Etats Unis.

Suzana se remémore son départ précipité au milieu des années 50 vers les Amériques au bras de son amoureux qui a quitté pour elle sa propre femme et son petit garçon de 10 ans.
En 1967, nous sommes en pleine époque des hippies où se côtoient des révoltés et des jeunes se laissant aller aux drogues douces et un peu plus dures.
La jeune femme tout en étant amoureuse souffre de voir son homme se détruire tout doucement, perdant toute maîtrise.
Elle réfléchit à la cause des femmes dont la sienne et se dit « que la fuite servait de bouclier aux femmes qui n'ont pas d'autres armes à leur disposition. »

Il n'y a pas qu'une seule manière de fuir mais chut, ne dévoilons pas la suite et la clé de l'énigme qui transforme ce drame en un polar féministe.

C'est un premier roman pour cet auteur et un sujet passionnant de réflexion sur l'après guerre et les ruptures entre le rêve et les réalités à la fin des années 60 et dans le début de la décennie suivante.

Jean-François Chalot

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