Terrasses: ou Notre long baiser si longtemps retardé de Laurent Gaudé
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Sobre, émouvant et magnifique hommage aux morts et survivants du 13 novembre
Laurent Gaudé narre l'horreur des attentats du 13 novembre dans un récit romancé et polyphonique où on croise, au fil du drame, les gens ordinaires, les amoureux, les parents, les jeunes, les policiers, les gens du Raid face à l'horreur du Bataclan, les ambulanciers, les pompiers...
L'évocation du hasard revient sans cesse : comment on a dû "trier" au plus vite les victimes du Bataclan pour tenter d'en sauver quelques-unes ? Et pas les autres ? "Regardez le dieu mauvais qui a régné sur nos rues, sur nos vies. Le Hasard au sourire moqueur. Qui mourra, qui pas ? Vous vous souvenez ? Pendant des heures, c'était sa loi implacable, capricieuse. Cela nous a usés de l'avoir croisé. Nous avons ressenti au plus profond de nous la fragilité de toute chose."
En chapitres annoncés comme les chœurs successifs d'un oratorio, avec de courtes phrases sobres, sans pathos, Laurent Gaudé revient sur les mots et les gestes échangés, d'avant, puis dans la stupeur de la sauvagerie. Puis dans la tête des blessés du Bataclan, des otages un temps retenus. Puis avec le courage des premiers policiers entrant dans l'enfer, les médecins et infirmières débordés. Et la foule immense de ceux qui désormais auront peur et "auront le réflexe de regarder où sont les sorties de secours dans une salle de spectacle."
Sobre, émouvant et magnifique hommage rendu à tous les morts et survivants de ce drame! A éviter si on ne veut pas verser une larme!
Les éditions
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Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé [Texte imprimé], récit Laurent Gaudé
de Gaudé, Laurent
Actes Sud / Domaine français (Arles)
ISBN : 9782330189143 ; 14,50 € ; 10/04/2024 ; 144 p. ; Broché
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un hommage et un rejet
Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 18 décembre 2024
Au début, tout baigne en un novembre doux à Paris, deux jeunes femmes amoureuses attendent le moment de leurs retrouvailles pendant que des jumelles s’apprêtent à fêter leur anniversaire….
Oh quelle douceur de vie avant que tout s’écroule.
L’auteure va raconter cette soirée qui va rester dans notre mémoire.
C’est une polyphonie qu’il nous offre, il y a ces personnes qui se préparent, des policiers qui sont appelés, les premiers morts, les personnels de santé qui sont avertis et le drame, l’assassinat terroriste qui va faire 130 morts et de très nombreux blessés.
Ces faits se situent un vendredi noir, celui du 13 novembre 2015.
Les morts se voient partir, les secours et forces de sécurité découvrent ce carnage vécu dans leur chair par ces hommes et ces jeunes que la vie attendait.
C’est la mort qui va les faucher.
Tout est soigné, le style, l’enchaînement, le rythme, le choix des mots. C’est une polyphonie de l’auteur qui revient sur cette horrible tragédie.
Comment ont-ils pu oser tuer en aveugle ?
« Pour chacun d’entre nous, il y a une mère, un père, des frères, des amis qui n’en reviennent pas. »
Il y a les monstres, ces terroristes, les victimes exécutées , les familles éplorées, cassées, les héros non préparés qui ont répondu à l’appel et à leur humanité, malgré la déflagration qui leur a pris de très nombreuses nuits sans sommeil au lendemain des attentats.
Jean-François Chalot
Quelle claque !
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 5 septembre 2024
Ce récit à la première personne relate les attentats de Paris à travers des personnages qui en ont été victimes ou acteurs (pas bourreaux). Laurent Gaudé écrit des chapitres et des phrases courts, qui claquent, haletants, donnant ainsi un rythme effréné aux événements qui s’enchaînent. Ce livre se lit vite, d’une traite et nous tient en haleine. Le lecteur peut ainsi partager les sentiments des victimes, des secours, des parents, des morts… Un bel hommage à la vie !
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