Flocons épars de Gokyo

Flocons épars de Gokyo

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 25 juin 2024 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans)
La note : 8 étoiles
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Il neige des mots

Gokyo, pseudonyme de Raymond-Julien Dol, est, selon son éditeur, peut-être le plus vieil auteur à publier son premier livre. En effet, c’est à quatre-vingt-cinq ans qu’il voit son premier recueil édité dans la célèbre collection Les P’tits Cactus. Il avait brûlé toute sa production en 1965 avant de rependre l’écriture en 1992 pour finir par éditer cet opus au soir de sa vie. Gageons que d’autres suivront recueil de « « flocons » comme il dénomme ces textes ultra-courts publiés grâce à la pugnacité de Karel Logist et de quelques amis réunis autour de ce projet pour, dans la vaste production de l’auteur, sélectionner les flocons qui figureraient dans ce premier livre.

Ces flocons font bon ménage avec les aphorismes de la collection Les P’tits Cactus, comme eux, ils expriment en quelques mots seulement une pensée, une réflexion, une sentence, une image, …, tout ce que ce qui interpelle l’auteur dans le fonctionnement de notre monde et de notre langue. Il use abondamment de jeux de mots, d’allusions, de paradoxes, d’évocations, de métaphores, … J’ai relevé au hasard de ma lecture quelques flocons pour mettre en évidence la finesse d’esprit et la grande sagacité de l’auteur ainsi que son immense culture façonnée au gré de ses nombreux voyages autour du monde :

« Il rapporte tout ce qu’on lui dit / malgré que ça ne lui rapporte rien ».
Une sorte de paradoxe par lequel l’auteur exprime une action en l’opposant à une autre d’un sens contraire : expression d’un tout opposé à l’expression de rien.

« La colère déforme le visage, comme le vent la rivière ».
Usage de la métaphore pour exprimer la violence d’une émotion.

« Un beau parleur / n’est pas un homme de parole ».
Façon d’opposer les apparences à la réalité avec une expression comprenant deux formes d’un mot de la même famille.

« La grande vie, une suite de petites morts ».
Encore un paradoxe opposant, cette fois, le »grand » et le « petit ».

« L’histoire ne dit pas / qu’Adam n’était pas le premier venu ».
Une façon de mettre en cause une vérité reçue…, tout en jouant sur le double sens de l’expression « premier venu ».

« Il annule Rome, il perd ses arrhes ».
Jeu de mots plein d’esprit que j’ai bien apprécié, il évoque Rome et César : c’est presque de l’histoire !

« Quand il siffle une bouteille, / tout le casier accourt ».
Celui-ci, je l’ai retenu en mémoire de René Fallet, d’Antoine Blondi et de quelques autres auteurs géniaux et un peu « soiffards ».

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