Mon régime paléo
de Emma Vickens

critiqué par CC.RIDER, le 3 juillet 2024
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Ce brave Cromagnon…
Le régime dit « Paléo » serait-il l’un des meilleurs possibles du fait qu’il serait pratiqué par des millions de personnes dans le monde et depuis environ 2,5 millions d’années ? Notre organisme serait-il programmé depuis la nuit des temps pour n’ingérer que des légumes et des fruits bios, de la viande d’animaux élevés à l’air libre et pour ne boire que de l’eau de source très pure ? Faut-il s’inspirer d’un mode de vie datant d’avant l’invention de l’agriculture pour parvenir à la pleine santé et éviter carences et maladies ? Dans le régime paléo, les céréales, légumineuses et produits laitiers (sauf ceux au lait de chèvre) sont proscrits. Et bien entendu, ni « junk food », ni nourriture transformée industriellement de quelque manière que ce soit, ni sucreries, ni charcuteries, ni café, ni vin, ni alcool ne sont autorisés. Dans ces conditions, l’auteure nous promet que ce mode de vie paléo permet de se sentir en meilleure santé, d’augmenter son niveau d’énergie et même de perdre du poids. Ce changement d’habitudes alimentaires devrait pouvoir porter ses fruits au bout de trois semaines à un mois, nous promet-on. Cela pourrait donner envie d’essayer…
« Mon régime paléo » est plus un livre de recettes de cuisine qu’un essai à proprement parler. En effet, la théorie et les généralités sur cette curieuse façon de se nourrir n’occupe qu’à peine un tiers du livre alors que les recettes prennent tout le reste. Madame Vickens propose en effet autant de recettes différentes que de jours d’un mois complet avec petit déjeuner, déjeuner, collation et dîner. C’est extrêmement varié, apparemment délicieux (nous n’avons encore rien testé…) et même assez sophistiqué. L’apprenti « paléo » ne risque pas de se lasser car cela change tout le temps. Il remarquera aussi une importante présence de patate douce, lait de coco, beurre de coco et sucre de coco. Sans parler de toutes les épices, avocats et autres fruits et noix exotiques que ne connaissaient certes pas ce bon Cromagnon. Ce régime n’est donc pas l’exacte imitation de ce que mangeaient nos ancêtres avant l’agriculture (pêche aléatoire, chasse et cueillette saisonnière de baies et plantes sauvages). En examinant de plus près ces recettes, on s’aperçoit aussi que l’abondance pour ne pas dire la profusion (qui peuvent d’ailleurs amener à l’excès et donc à l’exact contraire de l’effet recherché) est encore bien présente. Se priver de l’apport calorique et protéinique des céréales amène à manger des produits animaux (œufs, poissons, viande et même « bacon », tiens, tiens…) trois fois par jour. N’est-ce pas un peu trop ? Ouvrage intéressant pour certains mais qui manque un peu de preuves établissant scientifiquement sa réelle efficacité (sources, références, notes, bibliographie auraient été les bienvenues).