Souvenirs d'une favorite
de Alexandre Dumas

critiqué par Koolasuchus, le 10 août 2024
(Laon - 35 ans)


La note:  étoiles
De la campagne anglaise aux fastes de la cour napolitaine
Commençant en tant que petite bergère dans un coin reculé de l'Angleterre et n'ayant reçu que quelques bribes d'éducation, rien ne prédestinait Emma Lyonna a ce qu'elle allait vivre par la suite. En effet, bien qu'étant désargentée, son charme et sa beauté vont, à la suite de plusieurs heureuses rencontre, lui ouvrir les portes du beau monde de Londres et la jeune femme deviendra ainsi l'amante de plusieurs hommes fortunés. Mais cela ne s'arrête toutefois pas là car lorsqu'elle épouse l'ambassadeur d'Angleterre au Royaume de Naples, elle se liera d'amitié avec la reine Marie-Caroline et va se retrouver ainsi embarquée dans les tumultes politiques secouant l'Italie à la suite de la Révolution française et vivre une liaison passionnée avec l'Amiral Nelson.

Publié sous le titre d'Emma Lyonna, Souvenirs d'une favorite ou bien encore de Lady Hamilton, ce roman de Dumas n'est pas celui qui a le plus marqué les esprits et n'a d'ailleurs été que très peu réédité. Il faut dire que, sans mériter de tomber totalement dans l'oubli, on est quand même plutôt loin du style habituel de l'auteur et le récit ronronne quand même très souvent. Pourtant Emma n'est pas un personnage détestable, Dumas nous la rend assez sympathique et lui donne peut-être un rôle plus grand que celui qu'elle a réellement joué mais la construction même du roman est un peu bancale et reste découpée en deux gros blocs. Dans la première nous suivons l’ascension de l'héroïne dans un récit de vie, ma foi, assez classique et si ce n'est pas déplaisant à lire, le style dans l'ensemble fait un peu suranné. Cela change toutefois grandement dans la deuxième moitié avec l'arrivée d'Emma à Naples et là on se rapproche un peu plus du Dumas que j'ai déjà eu l'occasion de lire où l'on se focalise sur l'Histoire et les machinations politiques. Le souci c'est que l'auteur s'est déjà attardé sur Naples durant cette période dans son roman La San Felice (dans lequel apparaît justement Emma), et en bien plus développé. Certes, même si cela permet d'avoir le point de vue d'Emma, cela est quand même loin d'être aussi passionnant et même un peu redondant. Ajoutons à cela des apartés pas toujours utiles ni forcément intéressants et une conclusion vite pliée, les dix dernières années de la vie de Lady Hamilton tiennent sur cinq pages, et l'on obtient un roman que j'ai terminé avec, je l'avoue, une relative indifférence.

Ainsi, même si je reconnais qu'Emma a eu une vie assez originale pour l'époque et que je me suis plutôt bien attaché à ce personnage, je me suis quand même souvent un peu ennuyé et je ne suis pas sûr que ce livre me laisse un souvenir des plus marquant.