Max Ernst
de Ulrich Bischoff

critiqué par Veneziano, le 18 août 2024
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Collages, symboles, géopolitique surréalistes
Ce peintre surréaliste a marqué par ses utilisations des collages et du frottement. Comme tout artiste de son mouvement, il a joué des symboles, des contre-emplois, croisé des réalités parallèles, voire contradictoires. Il a créé un personnage allégorique du surréalisme Loplop, sorte d'oiseau humanoïde, procédé récurrent au passage chez lui. La dimension des rêves, des fantasmes habite ses créations, comme le contexte de guerre, ce qui l'invite à composer des paysages dévastés où la nature tente de reprendre ses droits, où des forteresses dominent la ville, en des sortes d'Acropoles appelant à la sagesse, ce qui contraste avec la présence de créatures monstrueuses ou vecteurs de désirs.
Ces équivoques, ces messages, cette violence sous-jacente ou assumée appelant au retour au calme façonnent le monde de Max Ernst. Ce livre expose de manière claire et pédagogique cette création complexe, lourde de symboles, de sens, d'influences diverses. Il est utile, beau, et mérite d'être médité, afin de prendre un peu de recul en ces temps troublés.