Terres promises
de Gilles Delabie

critiqué par Marvic, le 27 août 2024
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
L'agité du bocage
Journée tranquille à Franville, dans la vallée de la Seine. Malgré un brouillard épais, Marcel Chauvin part à la pêche, retrouvant "son" arbre, avec son matériel bien rangé, son couteau bien aiguisé. Tout pour être heureux, surtout quand il pêche un brochet de six livres. Bonheur de courte durée puisqu’il voit arriver un cadavre dans le cours d’eau. Il ne peut laisser ce corps dériver et arrive à le hisser sur la berge où il découvre avec horreur que c’est le corps du député Jussieu, ancien directeur de la banque, à qui, un mois plus tôt, il avait dit "je te saignerai Jussieu !"

Car Marcel Chauvin est ruiné, submergé de dettes. Il s’obstine pourtant à refuser de vendre ses terres, sa ferme.
Un coupable tout trouvé pour les habitants du village ; sauf pour le commissaire Bouvier.
Trop de détails qui ne collent pas avec la personnalité de l’homme. Et c’est encore pire quand Chauvin se met à revendiquer haut et fort un second meurtre.
Difficile alors pour le commissaire de continuer à enquêter et d’essayer de prouver son innocence.
Mais Bouvier va progresser sur des chemins bien éloignés de la ferme, habitué à la petitesse et la cupidité des hommes, il est prêt à déranger le "beau" monde.

Un roman policier bien construit, avec une galerie de personnages variés, (même si je m’y suis quelquefois un peu perdue), une intrigue sans temps mort , une écriture originale et de nombreux dialogues donnant du rythme au récit et bien sûr, un dénouement inattendu.

J’ai pris beaucoup de plaisir à cette première lecture découverte après une rencontre inattendue avec l’auteur , et quelques échanges passionnants sur nos préférences littéraires.
Je suis donc repartie avec ce roman dans lequel j’ai découvert un auteur du terroir, le mien et donc le plaisir de se trouver en terrain connu, de connaître ou de reconnaître des expressions ou du vocabulaire utilisés par les anciens puisque M. Delabie situe ses romans dans les années 50/60. L’occasion pour les horsains* de (re-)découvrir un pan d’histoire locale ou nationale.
* Les horsains : étrangers à la Normandie