La main cachée: Une autre histoire de la Révolution française
de Edmond Dziembowski

critiqué par Colen8, le 30 août 2024
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Floraison de théories du complot
Attribuée à de multiples thèses complotistes en raison de sa soudaineté la Révolution a fait couler beaucoup d’encre. Ainsi le palmarès des rumeurs subversives a pu être attribué selon les sources aux philosophes des Lumières, aux protestants rebelles à la révocation de l’Edit de Nantes, aux francs-maçons répandus dans toute l’Europe, au duc Philippe d’Orléans cousin régicide de Louis XVI quand ce n’était pas aux anti-lumières rassemblant les mouvements des illuminés venus d’Allemagne. Une mention spéciale était réservée à l’Angleterre rivale et ennemie héréditaire de la France, à son Premier ministre William Pitt après le soutien de Louis XVI aux insurgés britanniques d’Amérique durant la guerre d’indépendance.
Les quelque mille ans de monarchie en France rendaient le basculement républicain proprement impensable avant le cataclysme révolutionnaire. Un archétype de publication en donne une vision romanesque où de simples déclarations indéfiniment répétées servent de preuves. Ce sont « Les mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme(1) » dont l’auteur témoin direct des événements est l’ancien abbé Barruel, jésuite devenu prêtre réfractaire. Inspiré d’écrits antérieurs du même acabit il ne cessera d’alimenter les thèses conspirationnistes du siècle suivant. Hier déjà, aujourd’hui encore la désinformation s’appuie sur du réel sorti de son contexte, sur l’instillation du doute pour en tirer des certitudes trompeuses.
(1) 1797 pour la publication à Londres des deux premiers tomes d’un ouvrage plus qu’indigeste en cinq tomes de près de 2000 pages, réédité et traduit régulièrement depuis lors.