Le Satan (Bach?) de la musique moderne
de Gemma Salem

critiqué par TRIEB, le 16 septembre 2024
(BOULOGNE-BILLANCOURT - 73 ans)


La note:  étoiles
ARNOLD SCHÖNBERG -UN DRAME
Gemma Salem est reconnue comme l’une des spécialistes de Thomas Bernhard, écrivain autrichien. Elle a écrit également des ouvrages portant sur l’œuvre de Beethoven et de Schubert. Tout la qualifiait donc pour écrire cette évocation d’un épisode de la vie d’Arnold Schönberg, initiateur de la musique atonale au XXe siècle. Ce récit a une particularité éditoriale : il a été retouché par l’autrice le jour de son décès à Vienne en 2020.
Dans ce texte, le compositeur Arnold Schoenberg apprend de la bouche de sa propre épouse que cette dernière le trompe avec Richard Gerstl . Ce dernier habite dans le même immeuble que Schoenberg et il a pour attribution d’être le professeur de peinture du compositeur car celui-ci a entrepris l’apprentissage de la peinture. Le récit fait découvrir la vie de cette immeuble viennois, situé Liechtensteinstrasse. Ses élèves y vivent également : Anton Webern, Alban Berg, et bien sûr Richard Gert. Quelques jours après la découverte de cet état de chose, Richard Gerstl se suicide. Quelle fut l’incidence de cette péripétie conjugale sur l’œuvre d’Arnold Schönberg ? Ce dernier était en train de composer le 2eme quatuor à cordes, et aucune preuve probante n'existe pour étayer cette affirmation. Le, texte de Gemma Salem est complété avec profit par le poème de Richard Dehmel, La Nuit transfigurée, qui explicite le sens de l’œuvre éponyme de Schoenberg. Les photographies jointes au livre illustrent bien les conditions de vie de la famille Schönberg. Le tableau peint par Richard Gerstl, Portrait de groupe avec Schönberg, peint en 1908, est caractéristique de cette tendance de la peinture viennoise de cette période.
Ce court portrait d’un fragment de la vie du compositeur est évocateur, bien documenté, d’une écriture fluide. On le lira avec profit.