Soif de sang de Rivers Solomon

Soif de sang de Rivers Solomon

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par CHALOT, le 18 septembre 2024 (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 544 

nouvelles saignantes mais plaisantes !

SOIF DE SANG

La première nouvelle sur les huit qui forment le tout de ce livre nous plonge directement dans le sujet traité : la condition des noires et le passé esclavagiste des Etats-Unis.
Sully, jeune fille noire, esclave dans le sud n'en peut plus de supporter sa condition. Elle décide de rayer de la carte cette famille d'exploiteurs, elle les tue tous.
Le mari étant mort au champ d'honneur comme on dit, Sully agit vite . Son acte ouvre le passage entre deux domaines, le réel et l'au-delà qui « implanta dans le ventre de Sully une fille déjà grande une adolescente nommée Ziza. »
Cette dernière, dès sa naissance, immédiate d'ailleurs, va servir sa maîtresse et grâce à elle de nouveaux êtres remplacent les décédés..... Il y aura d'autres morts et d'autres remplaçants pour composer un groupe solidaire rendant sa splendeur au domaine et aux environs.
Les autres nouvelles, pour certaines, sanglantes, d'autres non sont plus crédibles que cette première qui sent la science fiction ou un film d'épouvante où les morts sont moins sympathiques que leurs assassins.
L'auteure qui se veut auteurice de l'afrofuturisme nous entraîne dans plusieurs séjours chez des femmes qui subissent le racisme où la condition d'infériorité.
Elles vivent, résistent, se battent, tuent quand il le faut.
Ce ne sont pas les « mamas » empotées mais des femmes qui assument leur sexualité et notamment pour celles-ci leur homosexualité avec la recherche du plaisir et le refus d'être des porteuses.
Qui est le plus humain, cette femme qui subissant la pauvreté essaye de survivre où le directeur de prison qui tue sa femme, masque l'assassinat et veut se débarrasser du témoin gênant.
« Parfois le meurtre est nécessaire ; parfois , se tenir à son ancienne vie, c'est une imprudence/ Il fallait bien réfléchir à tout, tout planifier. Il fallait accepter cette nouvelle vie, et donc aussi accepter quelques morts. »
Le sang coule parfois abondamment dans ce livre mais c'est pour notre distraction qui n'est pas malsaine quand il s'agit de voir partir les méchants.
Aujourd'hui ceux-ci sont puissants, on ne peut pas s'en débarrasser comme cela mais la fiction si elle n'est pas bonne conseillère peut nous faire passer du bon temps....

Jean-François Chalot

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