J'étais à la guerre et c'était très vivant: Pourquoi je lis "A l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque de Pauline Picot

J'étais à la guerre et c'était très vivant: Pourquoi je lis "A l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque de Pauline Picot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lapin Blanc5, le 19 novembre 2024 (Inscrit le 19 novembre 2024, 70 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (43 626ème position).
Visites : 1 620 

Une performance poétique

J’ÉTAIS À LA GUERRE ET C’ÉTAIT TRÈS VIVANT - POURQUOI JE LIS "A L'OUEST RIEN DE NOUVEAU" d'Erich MARIA REMARQUE nous parle de Première Guerre mondiale ; Pauline Picot nous y parle d'un autre livre, écrit en langue allemande par Erich Maria Remarque en 1928, et qui s'appelle "A l'ouest rien de nouveau" ; elle nous parle de faire ami-ami dans les tranchées, mais pas avec elles ; elle nous parle d'avoir faim et de ne pas savoir quoi faire du cri des autres ; de déterrer les mots qui réparent pour les mettre face à ceux qui bousillent ; son essai nous propose de serpenter entre les deux hémisphères du cerveau d'une autrice, comme des soldats dans la boue.

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Les éditions

  • J'étais à la guerre et c'était très vivant: Pourquoi je lis "A l'Ouest, rien de nouveau" d'Erich Maria Remarque
    de Picot, Pauline
    le Feu sacré éditions / Le Feu Follet
    ISBN : 9791096602155 ; 10,00 € ; 10/11/2024 ; 100 p. ; Broché
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Hommage à Erich Maria Remarque

7 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 3 mars 2025

Lors du premier confinement, j’ai fait la découverte de la collection Feux follets de Le Feu sacré édition, cette collection donne la parole à un auteur pour qu’il explique pourquoi il a aimé un livre, en général plutôt célèbre. J’ai ainsi lu, dans le même temps, Balval Ekel écrivant sur Simenon, Frédéric Jaccaud sur William T Vollmann, Ludovic Villard sur Louis Calaferte et Chloé Saffy sur Donna Tartt. Je n’avais pas revu de livre de cette maison depuis cette période et je viens de découvrir un nouvel opus écrit par Pauline Picot expliquant « Pourquoi je lis A l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque », une belle surprise et un bon moment de lecture.

Ces livres sont toujours présentés de façon originale, pour cet opus Pauline a choisi de proposer son texte en deux parties : sur la page de gauche elle raconte la guerre telle que Remarque l’évoque et sur la page de droite elle décrit les sensations, les sentiments, les émotions, …, qu’elle éprouve en les rapportant à son quotidien, mesurant ainsi combien nos petits tracas sont bien puérils en regard de ce que les poilus subissaient dans les tranchées. J’ai moi aussi lu ce livre mais il y a maintenant un certain nombre de décennies et j’ai un peu oublié les détails de ce tableau des horreurs et de la cruauté de la guerre, de ce réquisitoire contre la barbarie humaine, l’anéantissement massif des hommes et des animaux.

La lecture de ce texte a fort influencé Pauline qui transpose ce qu’elle a éprouvé dans sa vie quotidienne. Ainsi, elle raconte le bruit de la guerre, le bruit de la mort, comme Remarque l’a écrit, elle le met en parallèle avec le bruit du bébé qui pleure, le bruit de la vie. Elle met la gamelle du soldat en rapport avec les soins qu’elle accorde à sa petite personne. Toutes ces grandes douleurs qui relativisent les petits malheurs que nous supportons si mal.

Elle souligne des thèmes que j’ai lus chez Barbusse, Le Feu, l’énorme fossé qui s’est creusé entre le front et l’arrière, la ligne fatidique entre la vie t la mort, la vie si provisoire, si précaire, La vie qui semble passer de l’un à l’autre, chacun son tour, comme les effets d’un mort passent à un encore vivant avant de passer à un autre survivant provisoire. La mort devient familière, elle concerne aussi bien l’ami que l’ennemi avec lequel on pourrait familiariser comme on familiarise avec les mourants quel que soit leur camp. Avec au corps chevillé cette nécessité de vivre encore, de survivre aux collègues.

Ce texte est rempli de mots qui pètent au nez comme les mines pètent sur le champ de bataille et Pauline y a vu de la poésie pure : « Le texte est d’une sublime, / d’une redoutable, / d’une radicale poésie ».

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