Mon présent multiple
de Monique Thomassettie

critiqué par Débézed, le 15 décembre 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Construire son présent avec son passé
Après avoir publié précédemment « Un passé multiple » ouvrage dans lequel elle voulait retrouver son passé pour affronter avec plus de sérénité son présent et son avenir, Monique édite cette fois « Un présent multiple » un recueil en vers et en prose dans lequel elle pose les jalons qui ont marqué son existence et qui lui indiquent le chemin à venir pour affronter la part de vie qui lui sera encore attribuée. Elle cherche à construire son présent, ou du moins à le comprendre, en revisitant le chemin qu’elle a déjà parcouru. Elle y trouve toutes les passions qu’elle a éprouvées souvent avec une forte intensité, les sentiments et les actes familiaux, le père, la mère, leur attention, leur manque d’attention, leur affection, leur affection détournée vers la sœur (du moins c’est ce qu’elle croit ), les joies, les enthousiasmes, les pleurs et les talents surgis de ses passions…

Dans ses passions, la peinture lui donné le goût de la pratique de cet art où elle a excellé et excelle encore, une façon de mettre une couleur, une forme, une concrétude, …, sur tous les ressentis qu’elle ne savait pas toujours exprimer par des mots. La musique fut son autre passion privilégiée, la musique impliquait le rythme et le rythme la conduisit vers une autre passion : la danse qui anime le corps aussi bien que l’esprit. Elle pensait qu’on ne l’aimait pas beaucoup, alors elle se réfugiait dans ses passions.

Elle a trouvé un autre chemin dans la méditation, « Tous les chemins de l’existence / peuvent mener / à une méditation existentielle ». Méditer, c’est peut-être apprendre de la vie ? Elle pratique aussi la relecture pour reformuler, reformer, pour mieux expliquer, mieux se faire comprendre. La relecture des écrits précédents lui permet de mieux ressentir la sensibilité, la sensualité, qu’elle met dans ses textes et peut-être dans sa vie. Je me souviens avoir écrit : « ... relire ses fichiers, de les retravailler, de s‘en réimprégner lui procure peut-être l’opportunité d’oublier ses angoisses…. elle a pu voir de ses propres yeux qu’elle est une vraie auteure dotée d’un réel talent, qu’elle a une sensibilité qui émeut le lecteur, qu’elle analyse ses sentiments avec finesse et sincérité ».

Souhaitons que les larmes de l’enfance n’entraveront pas le retour du « don d’enfance » retrouvé selon Picasso à la fin de la vie. Monique, elle s’écrie « Et moi, / retrouverai-je mon don d’enfance ? ». Souhaitons-lui qu’elle retrouve la fraicheur et la sensibilité de son enfance pour affronter avec sérénité le bout de vie qui lui sera confié.

Un texte mémoriel pour se souvenir, comprendre et se projeter pour un dernier voyage dans la vie. Un morceau de sensibilité et de sensualité où les mots sont toujours conviés à la fête.