L'anarchie expliquée à ma fille
de Pippo Gurrieri, Marion Gurcel (Dessin)

critiqué par CHALOT, le 25 décembre 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un livre d'éducation populaire
L'anarchie expliquée à ma fille

Ce petit livre destiné selon son titre aux adolescents et jeunes adultes peut être lu par tous les publics.
L'argumentation développée est simple et non simpliste et le vecteur de communication ; l'écrit est soigné et rythmé.
L'auteur commence à expliquer la différence entre la violence des anarchistes ( violence surtout passée) au dix-neuvième siècle et début du vingtième est tout sauf du terrorisme. Il cible les patrons, les capitalistes et leurs valets détestés par le peuple, ce qui conduit celui-ci à applaudir à la violence anarchiste.
Cette violence est antinomique du terrorisme qui lui, est aveugle et vise le peuple.
Mais d'ailleurs c'est quoi la violence ?
Certains dénoncent la violence des anarchistes, des communistes et surtout des mouvements sociaux. Cette violence là est rien à côté de la misère imposée à des centaines de millions d'humains dans le monde.
Après cette clarification, l'auteur, cheminot et militant anarchiste « italien » explique ce qu'est l'anarchie, anti-autoritaire, antisystème. Il revient sur les expériences historiques en Espagne notamment et lors de la Révolution russe.
Pour cette dernière, il parle des dirigeants communistes comme des « fascistes » mettant dans le même sac les staliniens, les trotskistes et les conseillistes....C'est un peu rapide comme caractérisation.
L'auteur est beaucoup plus convaincant quand il nous parle de l'utopie anarchiste qu'il ne faut pas sous-estimer ; l'utopie fait rêver et fait avancer.
Il aurait pu aussi expliquer que beaucoup de mouvement sociaux en Italie et en France comme les gilets jaunes sont anti-autoritaires et démocratiques.
Cette utopie que certains plaisantent ne serait- elle pas un moteur des mouvements de libération et de conquête sociale et démocratique.
Ce livre est vraiment un document à mettre dans beaucoup de mains et même s'il ne convainc pas le lecteur qui peut être pour une dictature du prolétariat et non une dictature d'un parti, participe à l'éducation citoyenne et au combat contre les méfaits des campagnes de dénigration menée par les puissants d'aujourd'hui.

Jean-François Chalot