OPÉRATION «WACHT AM RHEIN».

Le 16 décembre 1944 à l’aube, après plusieurs mois de préparatifs tenus secrets, les nazis tentent un dernier coup de dés désespéré pour contrer l’avancée inéluctable des Alliés vers l’Allemagne. Ce jour-là, à l’aube, en lançant trois armées blindées appuyées par l’infanterie à travers les Ardennes belges et le Nord du Grand-Duché de Luxembourg, les nazis lancent leur dernière grande offensive, avant leur annihilation totale.

Les objectifs de l’opération « Wacht am Rhein » sont très clairs : Dans un premier temps, foncer le plus vite possible vers l’ouest, en «bousculant» toutes les forces Alliés présentes et franchir la Meuse, par la suite, s’emparer du port d’Anvers et avancer jusqu’à Bruxelles. Le tout avant que la météo revienne au beau temps, afin d’éviter l’intervention de l’aviation des Alliés, nettement supérieure à celles des nazis.

Les nazis espèrent qu’il sera alors possible de négocier une paix séparée avec les Anglo-Saxons, afin d’ensuite reverser toutes les troupes démobilisées sur le front de l’Est, pour combattre la Russie. Débute alors une des plus grandes épopées de la Deuxième Guerre Mondiale, pour les Alliés. Pendant six semaines, les soldats des deux camps vont se livrer à des combats acharnés dans la neige, la glace, le brouillard et le froid, malgré l’épuisement physique et moral…

M. Guillaume PIKETTY (*1965), historien français spécialiste de la Deuxième Guerre Mondiale, nous propose ici un livre très linéaire, - il nous décrit les journées de l’offensive allemande, les unes après les autres -, et surtout il nous donne à lire les faits rien que les faits… Il va à l’essentiel, avec un esprit de concision assez étonnant, mais ce qui fait la «force» de ce livre, fait aussi sa «faiblesse», puisque très vite devant les listes interminables des armées en présence, des divisions engagées, des généraux en présence, des villes et des villages traversés, etc etc… L’ennui arrive très vite et l’on sent poindre la lassitude!..

Le livre est pourtant bien écrit et se lit facilement. Il est très court (à peine plus de 200 pages), mais ressemble plus à un catalogue détaillé de matériel et d’outillage, qu’à un livre qui raconte la bataille qui a été la plus coûteuse pour l’armée américaine en Europe au cours de toute la Deuxième Guerre mondiale.
C’est trop factuel, trop «scénarisé», trop banal, pour faire un bon livre. L’auteur passe p. ex. complètement à côté du «facteur» humain qui p.ex. «ressort» très fort dans le livre «Bastogne» de l’historien américain John TOLAND [(1912 – 2004) (1), (livre pourtant cité a de nombreuses reprises dans la biographie de M. PIKETTY…)], et parle à peine du «facteur» matériel [(qui pourtant apparaît très bien dans «Ardennes 1944», de l’historien britannique Anthony BEEVOR (*1946) (3)], avec p. ex. la supériorité totale des Alliés dans certains secteurs, comme l’aviation et également en «fournitures» comme le carburant, qui est d’ailleurs probablement la véritable cause de la défaite des armées nazies…

Est-ce que je conseille la lecture de ce livre? Oui. Mais avec beaucoup de réserves… C’est historiquement juste, bien sûr, (on ne s’attend pas à moins de la part d’un historien!..), mais c’est très monotone, très banal, très ordinaire...
Bien que je finisse plutôt déçu par ma lecture de ce livre, je reste toutefois à dire que cela peut-être une très bonne initiation, - très courte, et très condensée -, sur cet épisode de la Deuxième Guerre Mondiale, pour ceux qui s’y intéresseraient et qui sont novices… Pour les autres, et les lecteurs qui voudraient aller plus «loin», plus en «profondeur» sur ce sujet, je reste plutôt à conseiller un des livres cités plus haut…

(1) : Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/61148
(2) : Cf. : Ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/61537

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  La bataille des Ardennes [Texte imprimé], 16 décembre 1944-31 janvier 1945 Guillaume Piketty

  de Piketty, Guillaume
  Tallandier / Texto (Paris. 2007)
  ISBN : 9791021056435 ; 9,50 € ; 09/02/2023 ; 240 p. ; Poche

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