Droit de l’espace à réactualiser d’urgence

Ils ne sont là que pour asseoir encore plus lors domination techno-financière. Ils sont ces rois de l’innovation devenus ultrariches par le numérique engagés à présent dans la course à l’espace. Il leur a suffi de quelques années pour devenir autonomes au point de détrôner les exploitants publics historiques, de privatiser les marchés des applications spatiales civiles, en particulier l’internet des objets connectés en temps réel.
Pour être rentables à court terme ils ont conçu des lancements à la chaîne de constellations satellitaires en orbites basses. Vu leur nombre à l’instar de Starlink le plus connu(1), l’invasion non régulée de ces réseaux de satellites défilant entre 300 et 800km de la Terre devient dangereuse : collisions, retombées au sol des débris plus ou moins massifs, perturbations des observations astronomiques, filtrage du rayonnement solaire.
Une fois de plus l’Europe est à la traîne malgré d’indéniables succès dont les Ariane, Galileo et quelques réalisations françaises relevant du renseignement militaire. Etats-Unis en tête, les projets de la Chine, la Russie, ou l’Inde vont de la « guerre des étoiles » reprise du concept initial de l’ère Reagan à la construction de stations permanentes pour exploiter les ressources lunaires d’une part, les astéroïdes d’autre part(2).
Il est urgent de combler le vide juridique concernant les orbites basses de l’espace extra-atmosphérique et de réguler les attributions de fréquences octroyées indépendamment par l’UIT(3). Ce pourrait être un code de l’espace équivalent à ceux des transports aérien ou maritime. Le Traité international sur l’espace de l’ONU (1966) et ses compléments ne garantit ni la sécurité de l’espace ni son accès équitable.
(1) 2010 : 1000 satellites dédiés aux télécommunications et internet
2023 : 4 800 de 300 kg chacun orbitant à 550 km
2030 : 27 000 prévus !
(2) Sur la Lune : hydrogène, oxygène, eau, et à terme hélium 3 considéré comme le graal de la fusion nucléaire,
Sur les astéroïdes : fer et nickel principalement, or et platine possiblement.
(3) L’UIT (Union Internationale des Télécommunications) attribue des dizaines de milliers de fréquences aux opérateurs de satellites sans évaluation de l’encombrement des orbites basses et des dommages possibles.

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  Les saccageurs de l'espace [Texte imprimé], débris, exploitation, militarisation Raphaël Chevrier

  de Chevrier, Raphaël
  Buchet-Chastel
  ISBN : 9782283037423 ; 19,50 € ; 05/10/2023 ; 224 p. ; Broché

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