Les amants du Spoutnik de Haruki Murakami
(Supûtoniku no koibito (スプートニクの恋人))
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
Moyenne des notes : (basée sur 26 avis)
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Triangle amoureux sur fond de surnaturel
Haruki Murakami renoue une fois encore avec son thème de prédilection : l’amour impossible ou non partagé. Dans « Les amants du spoutnik », il met en scène un jeune homme K., assez effacé et peu confiant en lui-même, qui dévore les livres et est finalement un être solitaire. On peut se demander si l’écrivain ne se met pas lui-même en scène au travers de ses narrateurs. Mais comme dans d’autres romans du même auteur, ce jeune homme se fait éclipser par les personnages féminins. Le simple fait qu’on ne le connaisse que par cette simple lettre, K., et non par un prénom, le rend encore plus insignifiant et diminue l’importance de son rôle au sein du récit
K. est profondément amoureux de Sumire, une jeune fille fantasque, qui vit dans une réalité imaginaire, peuplée de mots qu’elle cherche à tout prix à mettre en forme, persuadée qu’elle deviendra écrivain. Sumire est très proche de K., elle lui téléphone au beau milieu de la nuit rien que pour entendre sa voix, passe de longues heures chez lui, sans se douter de la passion qu’elle déclenche chez son ami, car pour elle K. n’est bien qu’un ami.
Lors du mariage d’une de ses cousines, elle rencontre Miu, une femme d’affaire d’une quarantaine d’année, qui cache un douloureux passé. Elle tombe sous le charme et devient la victime d’un amour ravageur pour elle. Miu, mariée et inconsciente de son effet sur la jeune fille, la prend en amitié et lui propose de travailler ensemble. Sumire s’attache de plus en plus à elle, au grand dam de K. qui assiste impuissant aux événements qui mèneront Sumire au bord du précipice. Les jours s’écoulent, transformant Sumire en une magnifique femme. Jusqu’à ce coup de fil fatal : Miu lui apprend que Sumire a disparu sur une île grecque où elles passaient leurs vacances, qu’elle s’est « évaporée comme de la fumée ».
K. saute dans le premier avion pour un voyage qui prendra vite des allures surnaturelles.
Je suis très attachée à l’œuvre de Haruki Murakami. Mais je dois avouer que ce roman-ci m’a déçu. Non pas qu’il ne soit pas bon, on y retrouve la poésie et l’écriture pure caractéristique de l’écrivain, mais je l’ai trouvé moins attachant et d’une qualité inférieure à « La ballade de l’impossible » et « Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil », entre autres. C’est le problème avec les écrivains qui, avec de vrais chef d’œuvres, mettent la barre de nos attentes si hautes. Les personnages m’ont semblé moins profonds et moins attachants. Il n’en demeure pas moins un excellent roman !
Les éditions
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Les amants du Spoutnik [Texte imprimé] par Haruki Murakami trad. du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264039323 ; 7,50 € ; 07/10/2004 ; 270 p. ; Poche -
Les amants du Spoutnik [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
10-18 / 10-18
ISBN : 9782264073839 ; EUR 8,50 ; 04/10/2018 ; 288 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (25)
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Solitudes intersidérales !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 6 janvier 2019
Pourquoi est-il nécessaire que nous soyons si seuls ?
Tant de monde vivent dans ce monde en attendant quelque chose les uns des autres, et ils sont néanmoins contraints à rester irrémédiablement coupés des autres.Cette planète continue-t-elle de tourner uniquement pour nourrir la solitude des hommes qui la peuplent ?
Je fermai les yeux, tendis l'oreille, et songeai aux descendants du Spoutnik, qui continuent à tourner dans le ciel, reliés à la Terre par la seule force de la gravité."
Un court extrait qui me semble résumer à merveille ce roman "déjanté".
Un triangle amoureux quelque peu original.
Sumire, jeune étudiante, passionnée de littérature, tente d'écrire son premier roman.
K, instituteur, jeune homme solitaire est LE confident et meilleur ami de Sumire. Il en est follement amoureux mais comprend vite que ce n'est pas réciproque.
Miu est une femme d'affaires, mariée mais sans vie affective. Elle embauche Miu pour être sa secrétaire.
Sumire est passionnément amoureuse de Miu., son "Spoutnik chérie"
L'histoire de passions amoureuses non réciproques. De trajectoires solitaires.
La première partie du roman présente les personnages et les situations.
La deuxième partie (disparition de Sumire) vogue aux frontières du fantastique.
J'avoue ne pas avoir accroché, ni m'être attaché aux personnages.
Tout cela est un peu loufoque même si le message principal est fort.
Pas le meilleur de Murakami !
Mystérieux ( mais pas mièvre)
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 2 janvier 2015
Un roman mystérieux (dans le bon sens du terme, c’est-à-dire pas mièvre) un roman à clés, (le rêve concernant la mère de Sumire coincée dans un trou ; Miu enfermée dans une cabine d’une grande roue en pleine nuit ; le dédoublement de Miu, à la fois sur la roue et dans son appartement avec Fernando). J’adore la fin (mais je n’ai pu m’empêcher de dire à haute voix : « C’est une vraie salope, ce Murakami ! »
Excellent ! ! !
Extraits :
- Tout ce que je comprenais, c’est qu’il faisait encore noir autour de moi, et qu’on devait être aux alentours de ce que Scott Fitzgerald appelait autrefois « la nuit noire de l’âme ».
Rectification (note de môa) : Si S. Fitzgerald utilise le terme « la nuit noire de l’âme », elle n’est toutefois pas de lui mais de Saint Jean de la Croix.
- Chaque fois que Sumire dînait avec Miu, elle apprenait quelque chose de nouveau. Elle était purement et simplement stupéfaite de constater son ignorance.
- A la différence de ma sœur, je n’éprouvais pas grand intérêt pour l’école et n’avais aucun esprit de compétition.
- Je me rappelle très bien notre conversation sur les Spoutnik, la première fois qu’on s’est rencontrées. Elle me parlait des écrivains de la nouvelle vague beatnik, et moi je croyais qu’elle parlait de Spoutnik. (…) Vous savez ce que signifie spoutnik en russe ? « compagnon de voyage ».
- Combien de temps l’âme avait mis pour dire adieu à son vieux compagnon, ce corps qu’elle avait habité durant soixante-dix ans ?
- Derrière les choses ou les personnes que nous croyons connaître se cache toujours une proportion identique d’inconnu.
Amours non-réciproques
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 26 mai 2013
Le narrateur, devenu instituteur, aime en silence Sumire, rencontrée dans un bar étudiant. Cette dernière ne rêve que d’écrire un roman et lui fait lire les pages qu’elle noircit la nuit. Lorsque Sumire rencontre Miu, ex-pianiste qui importe du vin d’Europe, elle accepte, parlant plusieurs langues de devenir sa secrétaire pour acquérir une expérience lui permettant de nourrir ses récits.
IF-0513-4042
MurakamiEsque
Critique de Kreuvar (, Inscrit le 3 avril 2012, 41 ans) - 3 avril 2013
J'y retrouve ce qui m'a fait aimer Murakami : des atmosphères épurées, insaisissables où les personnages semblent vivre l'intrigue en vase clos.
Le monde autour des personnages ne semble pas exister.
Je divague peut-être mais c'est ce que j'ai ressenti en lisant les livres de Murakami.
La fin du roman vire un peu au delà du réel , sans tomber dans l'onirisme ni dans le fantastique à mon sens car on peut expliquer cette disparation par la variable "on ne sait tout simplement pas ce qu'il est advenu d'elle".
J'ai envie de comprendre la fin du roman comme l'absence d'explication à la disparition de l'une des héroïnes, disparition qui n'a rien de fantastique si ce n'est qu'on n'a aucun élément permettant de savoir.
Superbe
Critique de Incognito (, Inscrite le 13 septembre 2012, 45 ans) - 13 septembre 2012
Sublime
Critique de Jiminy (Lyon (ou presque), Inscrite le 14 octobre 2009, 30 ans) - 27 novembre 2011
3 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 11 juin 2011
Heureusement il se lit vite...
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 19 novembre 2010
Bon celui ci devait faire partie de la mauvaise liste...
Les personnages ne sont pas crédibles et limite horripilants (par exemple Sumire est supposée être brillante mais tous ses développements - selon moi- tombent à plat, le narrateur dégage une espèce de dandysme intellectuel plutôt désagréable), on nous offre la promesse d'une histoire (attention il va se passer quelque chose sur l'île grecque!!) mais elle n'est pas tenue (finalement non, il ne s'y passe rien, ah si, le soleil y tape fort), l'écriture bourrée de métaphores donne l'impression que j'aurai pu écrire ce bouquin (il est évident que je n'en aurais pas le talent, mais donner cette impression n'est vraiment pas bon signe).
Au risque de vous décourager de lire les (bons?) romans de cet auteur, éviter celui-ci...
Ennui...
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 4 novembre 2010
Un roman aussi oubliable qu'un satellite anonyme
Critique de Sakado (, Inscrite le 23 août 2010, 53 ans) - 23 août 2010
Bien aimé !
Critique de Listelle (Bordeaux, Inscrite le 25 juillet 2010, 38 ans) - 18 août 2010
Et toujours : une écriture agréable, fluide et bien construite de Murakami.
Bref, bien aimé ! Bien aimé !
envoûtant
Critique de Djcaro09 (, Inscrite le 21 juin 2010, 39 ans) - 21 juin 2010
« Tout ne peut pas être beau en ce monde »
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 28 septembre 2009
Dans ce roman à la sauce européenne, Murakami constitue un trio avec deux femmes et un homme où les cartes sont particulièrement mal distribuées car chacun pourrait être aimé de celui qu’il n’aime pas et n’est pas aimé de celui qu’il aime. Sumire, jeune fille en rupture d’études qui essaie d’écrire un roman, tombe folle amoureuse de Miu, une élégante et belle bourgeoise, plus toute jeune, qui ne peut plus aimer, physiquement au moins, depuis une bien malheureuse aventure. Et, Le narrateur lui est très épris de Sumire mais celle-ci ne l’aime pas suffisamment pour partager sa couche et, a fortiori, sa vie.
Miu emploie Sumire et l’emmène en voyage en Europe pour son travail et un petit supplément de vacances au cours duquel la vie du trio sera chamboulée et plonge brusquement dans un monde étrange qui perturbe sérieusement l’existence de chacun. A travers ces événements Murakami nous entraîne sur le chemin de la coexistence entre ce que nous croyons savoir et ce que nous ignorons, ce qui génère des collisions dans le monde réel mais qui ne pose pas de problème dans le monde du rêve. Alors quel est notre monde celui de la réalité où celui que nous rêvons ? Les trois personnages sont confrontés à cette collision entre le monde du rêve et le monde réel et leur avenir est peut-être au bout de cette quête ou le dédoublement de la personnalité les guette.
C’est à un voyage dans l’espace qui déborde le cadre de la raison auquel nous invite l’auteur, cet espace où naissent les idées, les rêves, les pensées et peut-être même certaines certitudes. L’espace où sourd l’inspiration du romancier et le narrateur, comme voudrait le faire Sumire, écrit. C’est donc aussi une réflexion sur la fiction et la naissance de l’œuvre littéraire et au-delà sur le monde et sa réalité qui est peut-être aussi un peu dans le monde des rêves et pas si prosaïquement dans la matérialité des choses. Une forme de remise en question de nos sociétés par trop pragmatiques qui laissent trop peu de place à ceux qui pensent et qui rêvent sans compter, ni mesurer.
Un roman qui aurait pu être intéressant mais qui m’a laissé un peu l’impression du mariage de la carpe et du lapin, d’un côté une bluette mièvre et mollassonne, de l’autre une réflexion philosophique un peu embrouillée et peut-être pas si convaincante que je le dis. Et au final, une histoire d’amour mal tournée et une réflexion pas franchement convaincante ni très claire non plus. « La compréhension n’est jamais que la somme des malentendus », voilà sans doute pourquoi, je n’ai pas tout compris !
Valse esquissée de l'Amour
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 17 mai 2009
L'univers de Murakami semble en fait parfois être la parfaite application de cette célèbre formule de Breton. La particularité de cet univers est justement qu'il mêle en parfaite osmose tous ces points évoqués, invoquant en même temps le réel et l'irréel, le naturel et le surnaturel pour aboutir à une impressionnante quintessence. Dans Les amants du Spoutnik l'auteur intercale toujours nombre de rêves et d'histoires imaginaires au sein du récit, une part de mystère reste toujours tangible, il y a quelque chose qui reste toujours irrésolu et comme rationnellement insoluble. Murakami s'impose ici, comme dans toute son oeuvre, à essaimer les points d'interrogation, à remplir son lecteur de questions, de doutes et d'incertitudes: Qu'est-ce qu'il est vraiment arrivé à Sumire? Quels sont les véritables sentiments de Miu envers K., le narrateur? Sumire est-elle amoureuse de sa patronne, ou n'est-ce que du désir? Et qu'est-il arrivé à celle-ci, un jour, en Suisse? Comment cela fait-il que ses cheveux tout à coup sont devenus blancs, cette nuit? Et comment expliquer le dédoublement de Miu à ce moment-là, qu'une Miu était enfermée dans le manège de la grande roue, alors qu'une autre Miu se faisait violer dans sa chambre d'hôtel?
Et puis le livre, encore un effet typiquement propre à Murakami, se termine d'une façon très brusque, d'une façon très précipitée. Le lecteur a à peine le temps d'assimiler les derniers événements; après son absence inexplicable et rallongée,Sumire téléphone au narrateur pour lui annoncer son retour, et après lui avoir donné rendez-vous, la conversation s'achève. Mais ce coup de téléphone faisait-il partie du réel? Ou n'était-ce qu'un rêve du narrateur, qu'un fantasme? Murakami se plaît à faire durer le suspens éternellement, à entraîner le lecteur sur des terres inexplorées, empreintes de l'aura d'un insaisissable mystère.
Tout dans son écriture s'efforce de faire naître et durer un certain mystère. Ce mystère est d'abord transmis et engendré par la structure d'un récit bouleversé, sans cesse interrompu, et repris, parsemé d'"analepses", d'anecdotes et de récits, et où les narrateurs se relayent inlassablement (tantôt c'est K. qui raconte le récit dans son cadre général, tantôt c'est Sumire qui s'est donc attelé à l'écriture de son premier roman, mais stagne à un certain point et dont le lecteur est témoin des essais narratifs, tantôt enfin c'est Miu qui raconte par exemple à K. le voyage en Bourgogne, les journées passées avec Sumire, et les conversations qu'elles ont eu toutes deux). Il s'agit d'un récit lapidaire, déstructuré, désorganisé, joyeusement polyphonique et donc chamboulé. Mais cette impression de mystère est également fortement transmise par le style d'écriture, toujours très sobre et même épuré, qui joue dans la suggestivité élégante, qui s'accroche à des faits en apparence insignifiants, qui détaille le voyage de K. en avion, les villes dans lesquelles il s'est arrêté, comment il s'est senti lors du trajet, la manière dont s'est comportée l'hôtesse de l'air avec lui, les boissons qu'il a prises, s'il a dormi, à quoi il a pensé, et ainsi de suite. C'est un style qui produit aussi une étonnante magie, qui fait inopinément surgir d'incroyables images, qui est poétique sans avoir l'air ou plutôt qui fait naître la poésie de rien ("La vue était si impressionnante qu'on avait envie de la découper avec des ciseaux et de la punaiser au mur de sa mémoire.")
Le mystère est aussi inhérent à cette histoire d'amour à trois, où il y a toujours quelque chose qui nous échappe. Même les sentiments exacts des personnages ne nous sont pas connus. Au début la situation paraît pourtant simple, et limpide. K. le narrateur est profondément épris de Sumire, avec laquelle il partage une passion pour la lecture (lorsqu'ils se rencontrent pour la première fois, le narrateur est en train de lire un roman de Paul Nizan sur un banc, ce qui entraîne une conversation). Elle, Sumire, connaît un bouleversement intérieur lorsqu'elle rencontre Miu, et que celle-ci l'engage pour qu'elle devienne sa secrétaire. L'amour qui naît dans le coeur de Sumire pour sa patronne est dévastateur, impressionnant, comparé au début du livre comme une "tornade dans une vaste plaine qui dévaste tout sur son passage". Quant à la patronne, celle-ci est mariée, et semble aimer profondément son mari. Mais à partir de ce moment-là, au fur et à mesure que l'histoire avance, l'intrigue amoureuse se densifie et se complexifie. Ce n'est pas une chaîne amoureuse statique et fatidique, comme dans les tragédies de Racine. On s'aperçoit déjà du profond attachement qui lie Sumire au narrateur: alors que celle-ci est en Italie avec Miu pour chercher des nouveaux vins et noter des ingrédients sur un carnet (Miu travaille dans une entreprise de vins au Japon), elle annonce à K. qu'il lui manque beaucoup, qu'elle aimerait bien le revoir le plus rapidement possible. Elle a besoin de ses conseils, de ses avis, de ses opinions qu'elle a souvent l'habitude de lui demander, et dont elle semble même dépendante (elle lui téléphone en pleine nuit pour lui demander la différence entre un signe et un symbole). Cette profonde dépendance se rapprocherait de l'amour, au sens de l'amour comme unification, comme symphonie parfaite de deux êtres qui se complètent en une harmonieuse osmose. Peut-être que Sumire éprouve avant tout du désir sexuel pour Miu, et non de l'amour. Et puis, quand K. arrive en Grèce après la disparition de son amie, il sent une certaine attirance réciproque avec Miu. Tous deux s'admirent, se contemplent en silence; il y a comme le début d'une fusion secrète. K. s'en rend compte à la fin, lorsqu'il s'éloigne sur le ferry et que Miu le salue de la main, restée seule sur le quai. L'amour se confond finalement avec le désir, comme tout dans l'univers de Murakami, comme le réel avec l'irréel, comme le naturel avec le surnaturel, comme l'explicable avec l'inexplicable. Dans cette valse envoûtante menée à trois, des questions d'ordre sentimental (L'aime-t-il vraiment? Ou la désire-t-il seulement?) sont utilisés comme les mécaniques très efficaces d'un suspense de l'ordre du thriller ou du policier à tension.
Et c'est donc la maintenance implacable de cet envoûtant mystère tout au long du livre, la conversation jusqu'au bout de cette suggestivité musicale, dansante et subtile, la maîtrise impressionnante avec laquelle Murakami gouverne son récit, l'univers très personnel et stylisé qu'il parvient à mettre en place, la confusion saisissante de tous les repères, réel et irréel, haut et bas, communicable et incommunicable, tout cela contribue à provoquer chez le lecteur cet espèce d'enivrement enchanteur incontournable.
LA BEAUTE DU LANGAGE…
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 7 mars 2008
Contrairement à d’autres lecteurs du site je n’ai pas trouvé ce livre–ci de «qualité» inférieure à d’autres livres du japonais comme «Kafka sur le rivage» ou encore «Les chroniques de l’oiseau à ressort», je pense qu’il est juste à classer dans une autre catégorie que ces «grands» récits, en fait dans la catégorie des livres plus «intimistes» du grand auteur japonais dont font partie aussi «Après le tremblement de terre», et «Au sud de la frontière à l’ouest du soleil».
Comme toujours aussi tout n’est pas expliqué, il n’y a pas de happy end mais des «interventions» surréalistes dans le récit, mais l’écriture, elle, est toujours aussi belle, aussi limpide, aussi précise, aussi précieuse…
Mais en tous cas, comme toujours avec Haruki MURAKAMI, c’est beau, mais beau…
émotion
Critique de Conchi (, Inscrite le 25 septembre 2007, 51 ans) - 25 septembre 2007
Ce livre m'a émue, car sur le fil tendu de ses personnages border line il y a une incroyable positivité et une énergie positive s'en dégage, de par le narrateur qui aime sans l'avouer cette fille Sumire. Et quand j'écris qu'il l'aime le mot est faible. Il a une infinie tolérance envers elle qui a priori n'a pas vraiment de savoir vivre. Lui qui est plutôt terre à terre et elle qui est décalée de la vie réelle, mais qui se pose des question auxquelles seul K peut donner les réponses adéquates qu'elle attend.
Enfin vraiment j'ai aimé ce livre.
léger et bien écrit
Critique de Tchico2 (Labenne, Inscrit le 12 janvier 2006, 49 ans) - 31 mai 2006
Voyageurs solitaires de la terre
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 8 mai 2006
Haruki Murakami déplore dans ce livre, la solitude de l’être humain et accorde un immense prix à l’amour qui seul peut combler cette solitude glacée des voyageurs solitaires que nous sommes.
« Pourquoi sommes-nous si seuls ? me demandai-je. Pourquoi est-il nécessaire que nous soyons si seuls ? Tant de gens vivent dans ce monde en attendant quelque chose les uns des autres, et ils sont néanmoins contraints à rester irrémédiablement coupés des autres. Cette planète continue-t-elle de tourner uniquement pour nourrir la solitude des hommes qui la peuplent ? Allongé à plat dos sur ma pierre, je songeais aux innombrables satellites qui faisaient en ce moment même des circonvolutions autour de la Terre. Une faible lueur soulignait encore l’horizon ; cependant, quelques étoiles apparaissaient déjà dans le ciel, qui avait pris une teinte violine. Je cherchai au milieu d’elles la lumière des satellites artificiels, mais il aurait fallu davantage d’obscurité pour que je puisse les distinguer. Les étoiles que je voyais restaient fixées à la même place, comme autant de clous. Je fermai les yeux, tendis l’oreille, et songeai aux descendants de Spoutnik, qui continuent à tourner dans le ciel, reliés à la Terre par la seule force de la gravité. Blocs de métal solitaires, ils se croisent, dans les ténèbres sidérales ou rien n’arrête leur course, puis s'éloignent pour toujours les uns des autres. Sans mots à échanger. Sans promesses à tenir. »
L'auteur a voulu démontrer le caractère éphémère des relations humaines et comment, chacun est embarqué dans le voyage de la vie , seul sur son vaisseau. Très beau et extrêmement émouvant.
Subtilité
Critique de Sibylline (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 74 ans) - 31 octobre 2005
Sumire est étudiante. Elle veut être écrivain. Sa passion à elle, c’est l’écriture. Elle est dotée d’un père qui n’aura pas un vrai rôle dans cette histoire si ce n’est le poids que fait peser sur sa fille le fait qu’il soit extrêmement beau. Sa beauté toutefois, selon ce que nous en dit Haruki Murakami, tient essentiellement en un nez parfait. Extraordinairement parfait. On retrouve ainsi plusieurs fois, dans les romans de Murakami, des êtres dont la beauté, pourtant fascinante, tient toute entière, dans un seul organe, mais parfait. Je trouve cette idée étonnante, et je me demande si elle l’est autant pour un lecteur japonais. Je l’ignore.
Sumire va rencontrer Miu, riche femme d’affaire très belle, dont la vie sentimentale a été brisée par un drame. Plus encore que de la rencontrer, Sumire va tomber éperdument amoureuse de ce troisième personnage. Et l’histoire va s’enchaîner sur cette trame simple et belle.
Pour finir, Sumire va disparaître, dans des conditions qui laissent peu de place à une explication logique. On ne sait pas, ne comprend pas ce qui s’est passé, où elle est et pourquoi. Ce thème de la disparition d’un/e ami se retrouve également dans d’autres œuvres de Haruki Murakami.
La fin des « Amants du Spoutnik» renoue avec une voie onirique qui permet, me semble-t-il, toutes les interprétations. Voie onirique ou fantastique, elle aussi assez commune aux livres de cet auteur.
J’ai adoré «Les amants du spoutnik», cette étrange histoire douce-amère, rédigée dans un style si fluide. Ne croyez pas, en ayant lu ce qui précède que je vous aie dévoilé et «gâché» toute l’histoire. Je ne vous en ai pas dit plus que n’en raconte la quatrième de couverture, bien que je l’aie dit autrement. C’est que ce ne sont que les grandes lignes qui ne rendent pas hommage à la qualité exceptionnelle de ce livre. A la narration extrêmement subtile et au haut niveau de compréhension auquel il est fait. Tout peut s’appréhender à plusieurs niveaux, comme dans le récit d’un rêve. Jusqu’aux détails anodins ou qui ont semblés l’être, qui rebondissent à un autre moment du récit, nous rappelant encore que notre vie est un tout.
Et je me demande encore : Est-ce le style qui est lumineux, est-ce Murakami ou la personnalité des personnages ? Est-ce que les trois ne se produisent pas plutôt mutuellement?
PS : Saviez-vous que pour garder son calme et la maîtrise de ses impulsions, il faut penser à des concombres dans un frigo un après midi d’été ? Moi, je m’en souviendrai
magnifique!!
Critique de Saori (, Inscrite le 28 juillet 2005, 40 ans) - 28 juillet 2005
Comme dans un rêve
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 20 mai 2005
J'ai aimé cette écriture qui prend son temps, faite de douceur et de légèreté. On ressent une ambiance éthérée, ouatée, comme l'impression d'être dans un rêve. Un agréable moment de lecture!
émouvant
Critique de Persepolis (Vouvray sur Loir, Inscrite le 19 avril 2004, 46 ans) - 23 avril 2005
Un beau roman, avec une certaine lenteur maitrisée, beaucoup de sensibilité.
Pas déçue, pour ma part !
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 12 mars 2005
Une splendide réussite ce roman, il nous plonge totalement en eaux troubles. Une majeure partie rationnelle, qui décortique merveilleusement l'amour, le désir, la transformation des être pour plaire... Puis soudain on bascule, autre dimension, autre couleur plus fantastique, avec épilogue ouvert, permettant d'extrapoler nos propres conclusions.
Assez ébouriffant !!
on ne peut pas toujours être un génie
Critique de Grass (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 47 ans) - 9 mars 2005
Il y a de très beaux moments, dans ce livre, seulement, l'auteur a tourné les coins ronds, et peut-être faisait-il soleil dehors et qu'il s'est dit Et puis merde, j'm'en vais jouer.
Tout cela ne nuit quand même pas à mon désir de découvrir Murakami.
Je ne sais seulement pas par lequel continuer.
Déçue
Critique de CatPower (Bruxelles, Inscrite le 12 août 2004, 39 ans) - 2 mars 2005
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