Dans les années de grande famine russe

Comme dans ses deux précédents romans (Zouleikha ouvre les yeux et Les enfants de la Volga), Gouzel Iakhina explore un nouveau pan de l’histoire moderne russe.
Début des années 20 la famine fait rage dans la région de la Volga. Des convois d’évacuation vers des contrées plus « nourricières » - ici le Turkestan avec Samarcande comme destination finale – sont imaginés pour tenter de sauver des enfants, des orphelins pour la plupart.
Ce roman raconte l’histoire de Deïev, le commandant Deïev, mandaté par le pouvoir pour conduire à bon port, quatre mille kilomètres plus loin, 500 enfants de Kazan, capitale du Tatarstan à Samarcande, au-delà de la Volga, de l’Oural et ses étendues désertes et des vrais déserts de l’Asie centrale.
Pour être juste ce roman raconte surtout la réalité de ces années-là, le dénuement impensable de ces années-là, la faim, l’impuissance …
Deïev, usuellement responsable de convois de marchandises, est assistée d’une commissaire à l’enfance, l’inflexible Blanche, d’une douzaine de nurses – des nurses d’occasion – de Boug, l’infirmier septuagénaire et d’un marmiton qui doit se débrouiller avec … rien, bien sûr !
De la même manière que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, gagner Samarcande depuis Kazan à travers des steppes désolées et en absence de provisions – de bois pour la locomotive comme de nourriture pour les 500 enfants et leurs accompagnateurs – est un périple infernal pour Deïev, obligé à toutes les compromissions, menaces voire exactions pour faire en sorte que kilomètre après kilomètre le convoi progresse. Il faudra deux mois à ce convoi pour arriver, deux mois au lieu des quinze jours attendus. Deux mois de lutte incessante pour arracher le minimum de survie à la nature, aux hommes, aux pouvoirs locaux …
Ce sont des images et des situations terribles que nous donne à voir Gouzel Iakhina. (On se demande en fait qu’est-ce qui pourrait ne pas être terrible dans cette Russie de tous les excès, de tous les dangers ?)
Convoi pour Samarcande m’a paru moins abouti que les deux précédents romans mais c’est un sacré coup de projecteur sur cette Russie des années 20 et cette famine qui régnait …

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  Convoi pour Samarcande [Texte imprimé], roman Gouzel Iakhina traduit du russe par Maud Mabillard

  de Iakhina, Gouzel Mabillard, Maud (Traducteur)
  les Éd. Noir sur blanc
  ISBN : 9782882508607 ; 25,00 € ; 24/08/2023 ; 480 p. ; Broché

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