La caresse du serpent
de Donatien Moisdon

critiqué par Miller, le 25 mars 2001
(STREPY - 68 ans)


La note:  étoiles
Une fenêtre sur la vie
L'auteur donne la voix à un personnage féminin : Mathilda. Nous suivons le parcours érotique d’une femme en quête de lumière.
Dans cette épopée du désir, Mathilda va jusqu’au bout d’une obsession pour un amour d’enfance, Natalie, et puis à 25 ans pour Viviane. Et de l'amour, elle n'exclura ni l’émotion, ni le lyrisme, ni le cynisme jusqu’aux révélations les plus dures sur le moi, ses divisions, ses ramifications. Partant de ce qu’il y a de plus matériel, de plus mortel et de plus humain dans la chair.
Trois extraits-clé pour mieux percevoir Mathilda (et l'auteur) :
« .C'est ma grand-mère, en fait, qui s'est vraiment occupée de ma petite enfance. Les deux femmes appartenaient à un monde qui n'est plus le nôtre : un mélange de semi-illettrisme et d'inébranlables croyances religieuses. ma grand-mère, on lui devait la compréhension, l'affection et la tolérance. ma mère : la raideur, l’étroitesse d'esprit et un besoin constant de critiquer. ».
Et encore celui-ci : « Je me demande souvent si beaucoup de femmes ne souffrent pas d’une sorte maladie d’Alzheimer de la mémoire sexuelle ». Et encore : « Faire l’amour c’est pour moi une fenêtre sur la vie… ».
Et ce dernier : « …après que Natalie avait joui car les deux odeurs étaient différentes. Celle du début était assez forte et poivrée : un mélange de fougère fraîchement écrasée, de mousse et d’aiguilles de pin chaudes ; mais celle de la fin était faite d’algues humides et de grandes plages désertes. ».
Une écriture parfois proche du cinéaste Claude Sautet avec l'érotisme en plus.