Quand l'Etat était complice

On a souvent tendance à réduire la persécution des Juifs parisiens à la célèbre rafle du Vél d'Hiv qui eu lieu le 16 juillet 1942, mais cette évènement n'est que l'arbre qui cache la forêt. Être juif à Paris entre juin 1940 et août 1944 était une épreuve de tous les instants. Au total, c'est plus de 29.000 personnes qui furent raflées à cette époque, qu'ils soient "juifs étrangers" ou "juifs français". Et les administrations françaises y ont joué souvent un rôle bien sombre. Dans cet ouvrage, l'auteure, Johanna Lehr, historienne et psychologue clinicienne (et également professeure en sciences politiques à la Sorbonne) nous dresse un tableau complet des différents lieux et institutions qui ont contribué, souvent de façon quasi invisible, à ces persécutions. Grâce à une recherche approfondie et minutieuse dans des archives souvent inédites, elle nous fait pénétrer dans les coulisses de la Préfecture ou du Palais de justice, dans les entrailles du Commissariat général aux Questions juives (Paris 2), dans les bureaux de la Police au questions juives de la rue Greffulhe (Paris 8), à la Gare d'Austerlitz d'où partaient des trains pour Drancy, etc. L'administration est souvent une machine sourde et aveugle, on en mesure ici toute l'inhumanité. Johanna Lehr s'appuie essentiellement sur des cas concrets, l'histoire de "vrais gens" comme on dit aujourd'hui, ce qui rend son travail d'enquête encore plus poignant. Un livre à lire absolument, et peut-être encore plus par les temps actuels.

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  Au nom de la loi [Texte imprimé], la persécution quotidienne des Juifs à Paris sous l'Occupation Johanna Lehr

  de Lehr, Johanna
  Gallimard / Connaissances (Paris. 2024)
  ISBN : 9782073083913 ; 22,00 € ; 03/10/2024 ; 288 p. ; Broché

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