Ce que l'océan ne dira jamais
de Aurélie Dye-Pellisson

critiqué par CHALOT, le 4 avril 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
"conquête" de l'Amérique et féminisme
Zélie, toute jeune fille, née dans les Hautes Alpes n’a jamais connu d’autres contrées que ses montagnes.
Elle et son jeune frère, Jean, vont mettre un terme à leur vie campagnarde française pour rejoindre leurs frères aînés partis il y a trois ans à San Francisco aux Amériques.
Nous sommes au crépuscule du 19ème siècle, c’est la grande aventure de la conquête de l’ouest qui se poursuit.
Jean et Zélie attirés par l’écriture ne se voient pas du tout travailler dans l’hôtel que possèdent leurs deux ainés.
Jean part très vite commencer une carrière de journaliste et Zélie reste confinée dans l’hôtel et des tâches répétitives jusqu’au moment où elle décide, elle aussi de vivre sa vie grâce à son énergie et à sa plume.
Les lecteurs tournent avec l’auteure les pages de l’histoire de l’Amérique, des drames qu’ont été l’épidémie et le séisme ayant ravagé San Francisco ainsi que le racisme très présent contre l’immigration chinoise et japonaise.
Ils vont s’attacher aux deux personnages centraux que sont Jean et Zélie.
Ces deux-là possèdent une force peu commune et Zélie, féministe avant l’heure refuse d’être confinée, elle poursuit sa route, bien décidée à avancer malgré un déboire amoureux et contre l’avis des deux grands frères qui osent lui proposer un mariage arrangé qui ferait leur affaire!?

Ce livre qui est le premier que publie Aurélie Dye-Pellisson est un bijou en écriture : si Zélie aime les mots et l’écriture, c’est aussi parce que l’auteure a aussi cette tendresse et cette aisance à manier la langue.
L’aventure se poursuit, avec ses joies et ses peines comme le naufrage du 25 octobre 1918 du Princess Sophia.
C’est un drame mais Zélie, frappée à double titre par cette catastrophe humaine va raconter l’histoire de ces êtres disparus, privés d’avenir.
Elle redonne vie à ces hommes, ces femmes et ces enfants que les journalistes semblent ignorer, pris dans la célébration de l’armistice !

Jean-François Chalot