Une simple histoire de famille
de Andréa Bescond

critiqué par CHALOT, le 16 avril 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman plein d’authenticité sociale
Il y a dans toutes les familles des secrets bien cachés qui parfois refont surface pour le pire et parfois le meilleur.
Pour se construire, il faut réussir à comprendre d’où on vient et à surmonter les vieux démons.
Ces trois- là, liés par le sang appartiennent à trois générations successives.
Il y a Louisette, « fille mère » rejetée par ses parents qui recherche refuge chez sa sœur en 1964 pour accoucher.
On retrouve son fils beaucoup plus tard, Hervé, père de Lio, jeune femme, est veuf. Il souhaite refaire sa vie mais quand il apprend qu’il n’est pas le fils de la femme qui l’a élevée, c’est la chute, l’interrogation.
Les trois histoires d’entremêlent, ce qui permet au lecteur de replonger dans le passé qu’il a peut-être connu.
Les jeunes filles se mariaient, avaient des enfants parfois pas désirés. C’était le lot de beaucoup d’elles.
Parfois, trop souvent, elles tombaient sur un mari violent ou dans les griffes d’un prédateur.
Gare à toutes celles qui ne suivaient pas les chemins balisés :
Il n’y avait pas, il y a cinquante ans de grandes possibilités pour une femme battue de porter plainte et si certaines avaient une orientation sexuelle non dans les normes, elles risquaient le bannissement de la famille, voire même l’internement.
Que ceux qui pensent que les féministes d’aujourd’hui sont trop radicales réfléchissent un peu à la condition de vie de nos mères et grand-mères !
Rien n’est inéluctable, ni dans la vie, ni dans ce très beau roman.
Les tragédies familiales peuvent ne pas se perpétuer indéfiniment si la vérité n’est pas masquée et sit les différents acteurs décident de briser la chaîne infernale.
Ce premier roman de l’auteure est un coup de cœur et une lueur d’espoir.

Jean-François Chalot