Lettres de Tanger à Allen Ginsberg de William Seward Burroughs

Lettres de Tanger à Allen Ginsberg de William Seward Burroughs
(Letters to Allen Ginsberg)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Pucksimberg, le 26 avril 2025 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans)
La note : 7 étoiles
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Tanger, drogue, sexe et Beat generation

Cet ouvrage contient une partie de la correspondance de William Burroughs lorsqu’il vivait à Tanger, ville qui a suscité l’intérêt des écrivains de la Beat generation comme lui, Ginsberg et Kerouac, mais aussi l’intérêt de Paul Bowles, Genet, Beckett, Tennessee Williams et bien d’autres. Dans cette correspondance, il s’adresse essentiellement à Allen Ginsberg dont il était extrêmement proche et qu’il ne cesse de supplier de le rejoindre dans la ville marocaine. Il évoque souvent la drogue et ses multiples tentatives pour arrêter, sujet qu’il exploite aussi dans son œuvre. Il évoque aussi ses amants et ses rencontres sexuelles masculines éphémères. Il envoie aussi des manuscrits à Allen Ginsberg dont on peut découvrir le contenu et qui figurent dans certains de ces romans. Ce qui est intéressant aussi est qu’il composait son chef-d’œuvre « Le Festin nu » à Tanger, qui devait s’appeler au départ « Interzone ». Donc, entrer dans la période qui a pu alimenter la rédaction de ce roman a quelque chose d’excitant. D’ailleurs, dans la Ville de Tanger, aujourd’hui, figure une boutique nommée Interzone qui rend en partie hommage au roman de Burroughs et à son adaptation filmique par Cronenberg.

J’ai pris plaisir à lire cette correspondance car les écrivains de la Beat generation m’ont toujours intrigué même si leurs textes n’ont pas toujours emporté mon adhésion. Entrer dans les coulisses de la rédaction d’un roman, découvrir les liens qui unissaient Ginsberg, Kerouac et Burroughs est forcément intéressant car on est de l’autre côté du décor. On découvre cette amitié forte qui les liait et les impressions de Burroughs sur chacun d’entre eux. L’humour dont fait preuve aussi Burroughs peut être aussi un élément plaisant de sa correspondance dans sa capacité à dédramatiser certaines scènes. Ou alors, parfois, son humour s’apparente à des délires qui pourront amuser les lecteurs. Toutes ces allusions à la drogue, à son prix, à son accoutumance et à ses tentatives d’arrêter m’ont un peu lassé à force, mais ce n’est pas un roman. C’est une véritable correspondance, donc on ne peut pas l’évaluer de la même façon.

Sa vie de nomade est aussi évoquée. Au départ, il n’est pas séduit par Tanger, il s’y ennuie. Par la suite, il s’y attache fortement. Entre ces deux étapes, il évoquera de nombreux pays dans lesquels il voudra se rendre bien qu’il soit fauché, fait évoqué comme un leitmotiv dans de nombreuses lettres. Aucun lieu ne parviendra à concurrencer Tanger à ces yeux : « Il n’y a pas deux villes comme Tanger. A force de m’y détendre je vais finir par m’y dissoudre. Je peux passer trois heures d’affilée à contempler la baie, bouche bée comme un petit plouc des montagnes du Kentucky. »

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