La force tranquille des nouilles
de Dominique Gaultier

critiqué par Débézed, le 30 avril 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
De l'humour et de la fantaisie
L’éditeur dit que Dominique « est amoureux de l’humour et de la fantaisie », après avoir lu ce recueil, je partage sans aucune réserve cette opinion mais j’ajouterai d’autres qualificatifs que j’ai notés en relevant certains aphorismes qui m’ont bien fait rire, ému ou séduit par leur style, leur élégance, leur impertinence, leur vivacité, etc… J’en ai noté ci-dessous un échantillon que je voudrais partager avec ceux qui liront ce propos.

L’absurdité dans les recueils d’aphorismes génère souvent l’apparition de véritables bijoux, j’ai particulièrement apprécié celui-ci : « Il est rare qu’après un suicide réussi on reprenne goût à la vie ».

La drôlerie est une matière que Dominique utilise sans retenue et toujours à bon escient, la preuve : « Ce grand explorateur de grottes paniquait à l’idée d’une coloscopie », « J’ai investi des actions dans les mines, mais uniquement ans les mines réjouies ».

Le jeu de mots fait évidemment partie de son attirail aphoristique, j’ai noté son utilisation dans celui-ci : « Pour un musicien avoir l’air de rien ne donne rien à l’air ».

Le trait d’esprit dans toute sa fulgurance est une autre de ses armes : « Certains écrivains sadiques prennent plaisir à disséquer les mots ». Celui-ci peut être assimilé à cette catégorie même s’il dépasse le simple trait d’esprit : « J’offre l’asile littéraire à tous les mots mal orthographiés, raturés, rayés. J’ai créé l’association Les Mots du Cœur ».

Celui-ci, il me plait bien et il correspond très bien à l’actualité ambiante, je le note pour ne pas le perdre : « Si ça continue, le vent qui soulève les jupes des filles sera un jour condamné ».

J’en ai même trouvé un plein de poésie : « Je me suis perdu dans mon sommeil et me suis réveillé dans les rêves d’une inconnue ». J’en rêve !

Et la liste de ceux que je pourrais citer est bien longue, j’aurais pu évoquer l’emploi à contre-emploi d’objets, machines, idées et même concepts intellectuels. J’ai gardé celui-là pour la fin car il me plait bien : « Sa raison et son imaginaire se disputaient sa réalité ».