La Ferme aux poupées
de Wojciech Chmielarz

critiqué par Tistou, le 5 mai 2025
( - 68 ans)


La note:  étoiles
2ème opus de la série Jakub Mortka
Wojciech Chmielarz est présenté comme un auteur phare du renouveau du polar polonais. Il me parait un peu moins intéressant que Zygmunt Miloszewski, de la même génération, mais dont les ouvrages vous donnent davantage l’impression de rentrer de plain-pied dans la société polonaise. Wojciech Chmielarz est plus dans le « polar pour le polar ». Ca reste néanmoins une lecture des plus enrichissantes sur le plan « connaissance de la société polonaise » et l’intrigue est des plus cohérentes.

»Mortka songea que toutes les barres d’immeubles de toute la Pologne se ressemblaient : des logements vieillots, étroits et qui sentaient le bouillon de poule. Celui-ci ne faisait pas exception. Il eut du mal à se faufiler dans l’entrée de l’appartement entre une armoire, des vélos et un empilement de vêtements. »

Le héros de cette affaire est un personnage récurrent, l’inspecteur Jakub Mortka, surnommé « Kub », de la Police de Varsovie.
La ferme aux poupées est le second opus, qui fait suite cohérente avec le premier épisode manifestement et qui précède La Colombienne que j’avais lu précédemment.
Le Kub n’est plus à Varsovie au démarrage du roman. Il est officiellement détaché à Krotowice, petite ville perdue dans les montagnes, pour une mission de « Pont entre les polices » - comprendre faire profiter une unité de province de compétences d’éléments expérimentés.
En réalité on l’a mis « au vert », suite au premier épisode apparemment, Le pyromane. Il n’y est pas bousculé par le quotidien d’une petite ville où un voleur de poules fait figure de dangereux truand mais c’est l’occasion aussi pour lui de prendre du recul, et pas que sur sa vie professionnelle, également sur sa vie personnelle, compliquée puisqu’en mode séparation d’avec Ola, sa femme, et ses deux garçons.
Mais très vite on va passer en surmultipliée quand une petite fille de onze ans disparait. On va la retrouver et en même temps des cadavres de femmes, en sale état. Clairement on est monté d’un cran dans l’intensité et le Kub va devoir s’employer, avec son statut pas vraiment clair au sein de la police de cette petite ville.
Tout ceci est très bien mené et l’évolution de la situation personnelle de Jakub Mortka, le Kub, laisse à penser que l’auteur est parti pour en faire une série consistante. Une série que je me ferai un plaisir de suivre !