La voyageuse de nuit
de Laure Adler

critiqué par Lolita, le 11 mai 2025
(Bormes les mimosas - 39 ans)


La note:  étoiles
Vieillir n'est pas un gros mot
Ce livre est un carnet de voyage un peu particulier : il explore le territoire méconnu et souvent redouté de la vieillesse. L’autrice y partage ce qu’elle a vu et vécu durant quatre années d’enquête, à travers des rencontres avec des inconnus comme des personnalités, glanées dans les rues, les cafés, ou les places de village. Ce récit subjectif, à la frontière entre témoignage et réflexion sociale, interroge notre rapport à l’âge dans une société qui semble vouloir le nier.

Autrefois appelés "vieux", ils sont désormais des "seniors". Entre fantasme du pouvoir d’achat et mise à l’écart silencieuse, les personnes âgées oscillent entre crainte et invisibilité. Alors, faut-il se cacher ? Certainement pas. Il s’agit au contraire de redonner sens et valeur à cette étape de la vie, de montrer qu’elle peut encore être synonyme de bonheur et d’intensité.


La "voyageuse" censée nous entraîner dans son aventure, manque singulièrement de profondeur. J'ai eu le sentiment de "rester à quai". Ses réflexions s'étirent sans vraie ligne directrice, et on se retrouve bien plus souvent face à un carnet de bord brouillon, où s'enchaînent impressions décousues et anecdotes personnelles, sans réel intérêt pour le lecteur.

Certains passages flirtent carrément avec la presse people, tant les détails croustillants prennent le pas sur la réflexion ou l'émotion. Le style n'aide pas à relever l'ensemble : la syntaxe parfois maladroite alourdit la lecture.

En refermant ce livre, on a plus l'impression d'avoir feuilleté un journal intime. Une occasion manquée, où l'envie de partager n'a malheureusement pas été portée par une plume à la hauteur.