la ville à la campagne

Fond vert : un long poème ou soixante fragments pour raconter un retour à la terre au pays des Charolais et du vin issu du célèbre Pinot à jus blanc. Un texte pour narguer les citadins bien gauches à la campagne ou les campagnards tout aussi maladroits quand ils sont à la ville. Dans ses poèmes, l’auteur décrit la campagne avec tous ses charmes mais aussi avec toutes les carences qu’elle comporte pour un bon citadin. Comme cette déchetterie qui ne possède que deux bennes pour effectuer le tri des déchets. « J’ai pas 36 bennes différentes / pour vos 36 sortes de sacs / j’en ai que deux / … », « on est pas à la ville ici / nous / on chipote pas / questions ordures / … ».

Le héros de ce récit a quitté la ville pour la campagne, « J’ai quitté la grosse ville / après avoir refusé une proposition de boulot / un poste culturel / inratable / et inacceptable / … », « toujours est-il que j’ai atterri / dans un trou / sans la moindre vie artistique / … ». C’est le thème de ce recueil : le dilemme entre la ville est les services qu’elle propose et la campagne et les valeurs authentiques qu’elle recèle. La campagne c’est aussi une baraque, plus qu’une maison, qu’il faut retaper pour qu’elle soit habitable, « une maison qui ne ressemble à rien / au milieu d’un non-village / … ».

Et, au bout d’un certain temps, s’interroger : « vendre la baraque ? pour ? retrouver la ville ? / … », retrouver la civilisation, les gens , la vie… Quitter celle de la campagne qui n’est faite que de faits divers et d’événements anecdotiques. Mais la campagne c’est aussi la nature, les oiseaux qui chantent, les vaches qui paissent dans les prairies, les vaches promesses de belles tranches de filet dans les assiettes…

Ce recueil de poèmes c’est comme un plaidoyer pour la vie à la campagne et en même temps un plaidoyer pour le retour à la ville. Comme si l’auteur hésitait entre retaper sa bicoque à la campagne et tout plaquer pour retourner vivre sa vie au cœur de la civilisation. Frédérick, pour développer les arguments en faveur de chacune des deux propositions, use de l’humour, de la dérision, de la drôlerie et d’une vision décalée des deux milieux sous le regard de chacune des deux communautés. Comme les paysans, il se moque gentiment des citadins et comme ces derniers il nargue les bouseux.

Ce recueil de poèmes évoque évidemment la célèbre proposition d’Alphonse Allais : « Il faudrait construire les villes à la campagne, l’air y est plus sain ». Je suis convaincu que, comme moi, Frédérick a pensé à Alphonse Allais en écrivant ses textes !

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  Fond vert [Texte imprimé] Frédérick Houdaer

  de Houdaer, Frédérick
  le Feu sacré éditions / Menace mineure
  ISBN : 9791096602124 ; 12 EUR ; 01/01/2024 ; 1 vol. (63 p.) p. ; 10 x 18