Les Globalistes: Une histoire intellectuelle du néolibéralisme de Quinn Slobodian
(Globalist : the end of empire and the birth of neoliberalism)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

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De « l’école de Genève » à l’OMC(1)
L’économie au XXe siècle est passée au crible du globalisme néolibéral de l’école de Genève. Les empires européens propices au libre-échange de la période précédente ayant sombré à l’issue du Premier conflit mondial la SDN(1) tout d’abord puis l’école de Genève se sont employées à démontrer la nécessité impérieuse d’une économie mondiale indépendante de la souveraineté politique des Etats-nations. Ceux-ci toujours plus nombreux ayant succédé au démantèlement des empires puis aux décolonisations ont usé de leur majorité au sein des institutions internationales selon le principe « une nation-une voix » afin de se soustraire à la mainmise des puissances occidentales sur les marchés.
La libre circulation des biens et des capitaux d’une part, la division internationale du travail d’autre part ont constitué le credo de cette école de pensée qui théorise sans relâche la primauté de l’économie régulée par le droit commercial transnational sur les planifications voulues par la sphère politique et leur affirmation de souveraineté y compris dans la recherche de l’autosuffisance. Pour l’école de Genève la démocratie du suffrage universel, l’Etat-providence et sa politique de redistribution de la richesse nationale, les syndicats en défense des salaires, sont autant d’entraves à la liberté du des marchés que seule une gouvernance multi-niveaux – mondial, régional et local – pourrait garantir.
Selon cet historien enseignant universitaire canadien la philosophie du néolibéralisme a résulté surtout d’une approche par les sociologues avant de devenir un objet d’étude des historiens. Les principes de l’école de Genève sont pour la défense du droit de propriété, la protection des investissements étrangers contre les nationalisations, la concurrence non faussée par les subventions étatiques directes ou déguisées, la méfiance à l’égard des modèles économétriques. Ces principes ont largement inspiré la construction européenne depuis le traité de Rome, la CEE puis l’UE avant d’être repris par l’OMC lors de sa création. Aussi éclairant sur le présent et documenté que soit l’ouvrage de Quinn Slobodian il reste ardu à avaler pour les profanes.
(1) OMC (Organisation Mondiale du Commerce) créée en 1995 à Genève. Elle succède au GATT (1947-1995, General Agreement on Tariffs and Trade, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). SDN (Société des Nations) à Genève également remplacée par l’ONU (Organisation des Nations Unies) en 1945 à New-York tandis que le FMI (Fonds Monétaire International) et la Banque Mondiale créés en 1944 sont à Washington.
Les éditions
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Les globalistes [Texte imprimé], une histoire intellectuelle du néolibéralisme Quinn Slobodian traduit de l'anglais par Cyril Le Roy
de Slobodian, Quinn Le Roy, Cyril (Traducteur)
Seuil
ISBN : 9782021457926 ; 24,00 € ; 08/04/2022 ; 400 p. ; Broché
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