Le dernier secret de Marguerite Duras
de Alain Vircondelet

critiqué par Veneziano, le 25 mai 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Un amour littéraire insolite
Marguerite Duras a conquis le statut d'écrivaine au statut international, par un style très particulier, notamment fondé sur sa fameuse écriture blanche, son type de récits, basés sur l'amour-passion et ses conséquences lourdes, un tempérament fort, son adhésion et son exclusion au Parti communiste français. Elle revendique elle-même sa condition de phare de la littérature mondiale, et assume sa part incontestable de vanité.
Face à ce constat, un admirateur profond, un jeune Breton homosexuel, lui écrit lettre sur lettre. Il veut la rencontrer et prétend l'aimer. Elle finit par céder. Il s'en est ensuivi une relation sentimentale faite de domination de la part de l'écrivaine qui se venge des difficultés pour son jeune amant de ne pas pouvoir assouvir totalement ses relations intimes. Or les relations ont fini par s'inverser, par le fait de l'âge et de la perte de ses capacités de l'artiste. L'ascendant change de bord.
De là naît un débat sur la place exacte de Yann André dans la place de Marguerite Duras. S'en est-il servi pour écrire ? A-t-il commis une forme d'abus de faiblesse, comme le laissent entendre ses proches ? Ces interrogations sont longuement traitées dans cet ouvrage biographique. Ce dernier s'avère intéressant, richement documenté : aussi l'auteur a-t-il rencontré l'artiste à maintes reprises et écrit plusieurs livres au sujet de l'écrivaine. L'intimité est souvent traitée, sans doute un tantinet trop, ce qui m'a mis mal à l'aise. Cet ouvrage présente le mérite de permettre à la lectrice et au lecteur de se faire une idée précise de cette relation.