La Très Catastrophique Visite du Zoo
de Joël Dicker

critiqué par Cecezi, le 29 mai 2025
(Bourg-en-Bresse - 45 ans)


La note:  étoiles
Le chemin est long...
... pour aller jusqu'au zoo, et pourtant, on ne s'ennuie pas. J'ai souvent pensé à Sempé et à son Petit Nicolas dans ces sympathiques aventures de l' "école spéciale"... A mettre en toutes les mains. L'histoire est très vite lue, avec de bons passages, et quelques griffures bien faites aux formules bien-pensantes... Le tout accompagné d'une petite enquête policière qui nous emmène du père Noël - dramaturge inconnu, à la mamie déjanté d'un des camarades de la narratrice Joséphine, spécialiste des enquêtes car téléspectatrice assidue de vieilles séries.
Laissez-vous aller, vous êtes entre de bonnes mains !
ou la démocratie expliquée par un brocoli et une pizza 7 étoiles

Quand ses parents ont demandé à Joséphine des explications sur la catastrophe survenue lors de la visite du zoo avec sa classe, même habitués aux aventures de leur fille, ils ne s’attendaient pas à au récit d’un enchaînement incroyable de circonstances et de catastrophes pour connaître (enfin) la vérité !

Mais il était primordial pour la petite fille de commencer par le commencement, c’est à dire l’inondation de son école, ayant entraîné la fermeture de celle-ci et le déménagement de sa classe dans l’école voisine pour enfants "normaux".
Car l’école de Joséphine, l’école des Pics verts, est une école spéciale" où on met les enfants qui ne vont pas dans les autres écoles. Une école avec une seule classe, une seule maîtresse, Mademoiselle Jennings et seulement 6 élèves. Artie, l’hypocondriaque, Thomas, fils d’un prof de karaté et futur prof lui aussi, Otto, fils de divorcés, "qui adore expliquer les choses". Giovanni, dont les parents sont très riches, qui vit dans une grande maison avec du personnel et sa formidable grand-mère. Et puis le copain préféré de Joséphine, Yoshi qui ne parle jamais, et qui a plein de tocs.
Quant à "Joséphine qui comprend les choses trop vite" elle veut devenir inventeuse de gros mots quand elle sera grande.
Cette petite bande de copains n’apprécie pas vraiment de se retrouver dans cette grande école avec un Directeur omniprésent.
Ils décident alors de mener l’enquête pour trouver le responsable de l’inondation de leur école. Qui avait l’intérêt et la possibilité de le faire ?

Et voilà le lecteur embarqué dans une enquête digne d’une roman policier , avec tous ses ingrédients.
Mais il en faut de la patience aux enseignants pour "discuter" avec ces enfants ; ils veulent tout comprendre, relèvent toutes les anomalies, et posent des questions capables d’embrouiller même les interlocuteurs de bonne volonté ; pompiers, policiers, et même le directeur pourtant habitué aux élèves.….
Et il va lui en falloir de la pédagogie pour expliquer aux enfants, alors que se prépare la fête scolaire annuelle, la pertinence des revendications ou des oppositions systématiques de certains parents d’élèves ; l’occasion une nouvelle fois pour le directeur de parler de démocratie et pour les enfants de découvrir la responsabilité de la majorité silencieuse. Et tout ça avec une pizza et un brocoli.

Je n’étais pas convaincue en commençant ce roman, qui précisait pourtant "pour tous les âges". J’ai poursuivi cependant la lecture Je me suis dit que c’est un livre que j’aurais aimé lire à mes enfants ou que je pourrais présenter aux élèves de cycle 3 de l’école.
Et puis, je suis "entrée" dans le récit et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Beaucoup d’humour, de sourires. Sans oublier les jeux de mots (les amendes honorables...). Mais de sérieux aussi, des valeurs fondamentales, comme le respect, ou l’amitié, l’entraide, la solidarité.
Une belle performance d’auteur et un plaisir de lecture.

Marvic - Normandie - 66 ans - 15 juillet 2025


Ca permet de passer le temps 4 étoiles

Un petit roman pour Dicker. Petit, parce que seulement 250 pages imprimées en assez gros caractères. Petit, aussi, rapport à son ambition : permettre de passer un bon petit moment de lecture, sans plus. C'est destiné à tout le monde, enfants (dès 10 ans, on va dire) et adultes (pas de restrictions), c'est rempli de bons sentiments, c'est voulu pour ne déplaire à personne. Les héros sont des enfants scolarisés dans une école pour enfants spéciaux, et qui doivent "cohabiter" temporairement, suite à un sinistre dans leur école, avec les enfants d'une école lambda. Le mot "démocratie" est interdit car on ne veut froisser personne (qui pourrait bien être froissé par le concept de démocratie, je cherche encore), c'est très woke, très open-minded, très bienpensant, très chiant, aussi.
Avec le recul, et malgré la très bonne note que j'avais donné ici, le précédent opus de Dicker, "Un Animal Sauvage", n'est pas grandiose. Très correct, se lit très bien, mais secondaire (comme son "Enigme de la Chambre 622").
Ce petit roman qui met un temps fou pour arriver au but de son intrigue (voir le titre du roman ; on attend tous d'arriver à cette visite du zoo, qui ne représente que 15 pages en tout, à la fin, et est très décevante) est un Dicker secondaire. Il est clair que le Suisse n'espère pas, avec ce roman, atteindre les sommets de "...Harry Quebert" ou "...Alaska Sanders". Mais n'empêche, deux romans d'affilée aussi plats et fades, il serait temps de se ressaisir, à moins que ça ne soit, au final, que deux récréations avant un futur nouveau roman plus généreux et ambitieux. Ouaite and scie.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 13 juin 2025