Faire de la France une démocratie
de Raphaël Doan

critiqué par Elya, le 30 mai 2025
(Savoie - 35 ans)


La note:  étoiles
Bon dans le constat, déceptif dans les solutions
Le livre est extrêmement court, une vingtaine de minutes suffisent à le lire. Il s'apparente davantage à une longue tribune qu'à un véritable essai.

Raphaël Doan y dresse un constat des défaillances du système politique français. À travers quelques exemples historiques et contemporains, il souligne l’intérêt d’intégrer des outils de démocratie directe au sein d’un État. Toutefois, d’autres auteurs développent ces idées de manière plus approfondie et argumentée tels que Raul Magni-Berton, Clara Egger, François Garçon ou encore Marceau Schroeter. L'auteur ne les cite pourtant pas.

Un point positif mérite d’être souligné : contrairement à beaucoup d’essayistes qui se contentent de dresser un tableau pessimiste, l’auteur avance une proposition concrète. Il suggère un dispositif de référendum qui ne nécessiterait pas de réforme constitutionnelle majeure, ce qui présente l’avantage de préserver une certaine stabilité institutionnelle.

Mais cette proposition s’avère, au final, décevante. Après avoir vanté les mérites des systèmes suisse ou américain — où les citoyens peuvent eux-mêmes initier des référendums sans passer par leurs représentants, il ne se déclare pas favorable à adopter un tel modèle pour la France. Il propose que seuls les députés puissent déclencher un référendum, écartant ainsi les citoyens… (ou d'autres élus comme les maires). C’est une véritable déception venant de la part de quelqu'un qui proclame tant les vertus de la démocratie semi-directe, surtout au regard de l’opinion publique : selon les enquêtes Ipsos menées ces dix dernières années (qu’il ne cite pas), environ 8 Français sur 10 se disent favorables à l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne.

Peut-être vaut-il mieux se contenter de consulter ses nombreuses interventions médiatiques en ligne ou de suivre l’évolution de sa pensée, qui, espérons-le, s’ouvrira un jour à l’idée de confier ce pouvoir directement aux citoyens, et pas uniquement à leurs représentants !