Le Siège de Bogota de Santiago Gamboa
(El cerco de Bogotá)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

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VIE, MORT ET AMOUR DANS BOGOTÀ ASSIÉGÉE!
Au début de l’histoire, nous sommes à Bogotá en Colombie. La ville est assiégée depuis des mois par une guérilla qui contrôle tout le Sud de la ville, ainsi que l’aéroport de celle-ci. Le gouvernement officiel du pays ayant fui à Carthagène, il ne reste plus sur place pour défendre la ville que l’armée appuyée par des troupes paramilitaires, et bien sûr les civils qui se sont retrouvés pièges dans la ville par l’offensive extrêmement rapide des troupes de la guérilla.
Tandis que les obus pleuvent sur la ville, nous faisons la connaissance de deux journalistes étrangers, deux «correspondants de guerre», la jeune et belle blonde islandaise Bryndis Kiljan travaillant pour le journal «Ferhoer Bild» de Reykjavik, et le maltais Olaf K. Terribile travaillant lui pour le journal «The Presumption» de l’île de Malte.
Après le renversement d’un autobus rempli d’armes et pris pour cible par les guérilla, nos deux reporters enquêtent sur le déroulement des faits... Bryndis arrive, par des moyens disons très peu «conventionnels» (non, n’insistez pas, je ne vous dirai pas lesquels, la réponse est dans le livre !..) à découvrir les noms des deux militaires rescapés de l’accident. Poursuivant le fil de leur enquête, ils découvrent une sombre histoire de trafic d’armes entre la guérilla et l’armée, dont les ramifications les mènent à travers Bogotá, jusqu’à l’autre côté de la ville, celui sous le contrôle de la guérilla...
«Le Siège de Bogotá» est dystopie de «Politique fiction», qui met en scène une ville moderne encerclée par les troupes ennemies, avec les obus qui «pleuvent» et la peur permanente d’être prix comme cible par les tireurs d’élite longue distance du camp adverse. Les scènes décrites par le colombien Santiago GAMBOA (*1965), avec p.ex. les habitants obligés de se déplacer dans des tranchées, - et où la mort peu vous surprendre n’importe où, n’importe quand, et surtout quand on s’y attend le moins -, ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celle de la guérilla urbaine, que l’on a vues lors du siège de la ville de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), en 1993.
C’est plus une longue nouvelle (une centaine de pages) qu’on roman, mais malgré sa brièveté, l’auteur fait montre de la pleine capacité de son talent de conteur, et les pages se tournent rapidement, sans que l’on s’en aperçoive vraiment. Je dois dire que je n’ai jamais eu le temps de m’ennuyer une seule seconde pendant ma lecture.
C’est très bien écrit, cela se lit vite et bien. C’est très descriptif, notamment quand l’auteur nous donne à voir la ville complètement détruite par le feu des assiégeants, avec ses rares immeubles encore debout et les habitants qui essayent de survivre du mieux qu’ils le peuvent. On découvre ainsi p.ex. comment les habitants de la ville s’adaptent aux conditions souvent inhumaines dans lesquelles ils vivent.
La psychologie de deux personnages principaux est très bien restituée. Nous avons d’un côté Olaf, qui est l’élément raisonnable et raisonné du duo. C’est un homme meurtri par la perte de sa femme et de sa fille, et qui est amoureux fou de Bryndis, - d’autant plus que celle-ci ressemble de façon étonnante à sa femme décédée. Et de l’autre l’islandaise donc, qui est l’élément «incontrôlable» du duo, dotée d’une gouaille sans pareil, buvant plus que de raison, accro à la cocaïne, et qui n’hésite d’ailleurs pas à user et abuser de ses charmes pour arriver à ses fins et obtenir les informations qu’elle convoite.
On l’aura compris, l’histoire de ces deux-là, de leur histoire d’amour (mais y en a-t-il vraiment une?) est aussi intéressante (sinon plus?..) que celle de l’enquête que les deux journalistes mènent sur la cargaison d’armées détournées…
Est-ce que je conseille la lecture de ce livre? Sans hésiter, Oui! C’est une très bonne introduction à l’œuvre de l’écrivain colombien, pour ceux qui ne le connaissent pas ou ne l’ont jamais lu. C’est aussi une très belle histoire, couplée avec une très belle histoire d’amour très «sombre»!.. Alors que demander de plus en tant que lecteur?
P.-S. : Rappelons que le nom de Santiago GAMBOA a été proposé à de nombreuses reprises pour le Prix Nobel de Littérature.
Les éditions
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Le siège de Bogotá [Texte imprimé] Santiago Gamboa...
de Gamboa, Santiago Bleton, Claude (Traducteur)
Métailié / Suites
ISBN : 9782864246985 ; 8,50 € ; 08/10/2009 ; 160 p. ; Poche
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