Maîtres du zen au Japon
de Masumi Shibata

critiqué par Sibylline, le 14 janvier 2005
(Normandie - 74 ans)


La note:  étoiles
Très documenté !
Il faut vraiment s’intéresser à l’histoire des maîtres historiques du zen pour lire cet ouvrage car il est écrit dans un style un peu laborieux. Toutefois, si vous êtes suffisamment captivé par le fond pour surmonter l’obstacle de la forme, vous pourrez trouver le plus grand intérêt à cet ouvrage car il est précis, extrêmement bien documenté, érudit même, et apporte beaucoup de renseignements sur un sujet qui n’est pas si couramment traité dans les livres occidentaux. Ce sont les raisons qui ont fait que je n’ai pas eu à me forcer pour le lire jusqu’au bout. En fait, cet ouvrage m’a passionnée parce qu’il était si bien fait et si complet qu’il répondait exactement à toutes les questions que je me posais sur le sujet.
A chaque fois que les obligations de la vie quotidienne m’obligeaient à interrompre ma lecture, j’avais un mal de chien à lâcher le livre, je m’accordais une ligne de plus, un paragraphe… C’est tout de même indéniablement le signe d’un bon livre. Bon signifiant « qui passionne son lecteur ». Que le lecteur soit attaché par la richesse et l’intérêt du fond, plutôt que par la beauté du style, eh bien, pour un ouvrage documentaire ou historique, ce n’est pas si grave.
Après une très brève préface qui rappelle l’état du bouddhisme au japon avant l’introduction du Zen, l’auteur nous relate les biographies illustrées d’anecdotes des seize principaux maîtres zen du Japon (il n’est sans doute pas utile que je recopie la liste de leurs noms).
On y découvre d’abord comment cette nouvelle école de pensée née en Inde, a été introduite au Japon au XIIème siècle, après être passée par la Chine, puis comment les différentes personnalités des différents maîtres l’ont faite évoluer jusqu’à ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
L’ouvrage se termine par la transcription de sermons sur le Zen (17ème et 14ème siècle) particulièrement éclairants mais assez abrupts pour des non-connaisseurs. Je ne peux pas me flatter d’avoir absolument tout saisi. J’ai néanmoins énormément appris avec cet ouvrage. Dans le même temps, j’ai réalisé à quel point mon mode de pensée était occidental et combien quoi que j’en aie, j’étais tributaire de la culture qui m’avait vue grandir. Mais il s’agit là de mes propres lacunes, pas de celles de ce livre que je conseille sans réserve à tous ceux qui souhaitent un document fiable et complet sur ce sujet.