L'entraide: L'autre loi de la jungle
de Gauthier Chapelle, Pablo Servigne

critiqué par Colen8, le 8 juin 2025
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Au revoir les conflits ?
La jeune sociobiologie poursuit sa révolution. Discipline née il y a une quarantaine d’années elle a élargi la théorie darwinienne en invitant la microbiologie à mieux dialoguer avec les sciences sociales, morales et cognitives. Précédemment la sélection naturelle par la génétique devait rendre compte de l’infinie créativité de l’éventail du vivant depuis la toute première cellule. Or seule l’entraide et non la loi de survie des plus aptes pouvait justifier la socialité et la coopération observées dans les comportements des groupes sociaux à tous les niveaux du végétal à l’animal.
Des théoriciens bravant les controverses ont donc renversé le paradigme antérieur du gène égoïste. Ils ont mis en avant un schéma applicable depuis la nuit des temps allant des bactéries aux sociétés humaines qui montre la prééminence de l’entraide sur la compétition. D’après eux la biodiversité aurait été le produit d’interactions complexes en proportions variables entre plusieurs forces évolutives au-delà de la génétique : sélection de parentèle, pression d’environnements hostiles, altruisme réciproque en mode direct puis indirect, sélection spatiale par le grégarisme des populations.
De la photosynthèse, à la symbiose, au commensalisme de l’holobionte, à l'épigénétique en allant vers le soin animal et humain envers les plus faibles il suffit de garder à l’esprit les mille et un bénéfices de l’entraide. Un tel constat prend la pensée occidentale à revers. Il s’oppose aux poussées vers l’individualisme, l’utilitarisme et le néolibéralisme dont les conséquences ont enfanté des relations toxiques dans un monde de violences, où parallèlement à d’immenses avancées scientifiques et technologiques l’environnement de l’ensemble des espèces vivantes est mis en péril.