Les enquêtes françaises de Sherlock Holmes: Pastiches
de Collectif

critiqué par Débézed, le 16 juin 2025
(Besançon - 78 ans)


La note: étoiles
Elémentaire mon cher Conan
Julie Maillard a réuni treize textes de différents auteurs : trois anonymes et des écrivains ayant vécu à cheval sur le XIX° et le XX° siècles pour rendre hommage à Sherlock Holmes et à son créateur. Ces auteurs sont pour la plupart méconnus ou peu connus à part Jean Giraudoux et, peut-être, mon concitoyen Tristan Bernard né à Besançon où il a vécu plus longtemps que Victor Hugo. Dans ces textes, ces auteurs, journalistes pour certains, presque tous ont été publiés dans les gazettes de l’époque, ont utilisé Sherlock Holmes pour résoudre des énigmes bien réelles en mettant une certaine dose d’humour dans leur enquête. Une façon de se moquer gentiment des méthodes du maître de la résolution des énigmes policières ou de se mesurer à son créateur.

Ainsi on trouve parmi ces textes, un d’un anonyme qui a écrit comment le Préfet Lépine c’est fait voler son portefeuille dans le train ce qui est parfaitement avéré selon l’éditeur, l’histoire de l’Ogresse de la Goutte d’or, le suicide de Philippe Daudet, le double meurtre attribué à Madame Steinheil, celle-ci même dans les bras de laquelle est décédé un président de la république (une autre Franc-Comtoise) et d’autres affaires un peu ténébreuses plus un conte et quelques créations pures.

Cette collection de textes en forme de pastiches montre bien la prégnance de Conan Doyle et de son héros dans la littérature française au début du XX°, entre 1905 et 1911 pour la majorité de ces articles. On sent bien que Conan Doyle sert de mètre étalon, et de maître tout court, à ceux qui veulent s’exercer à la résolution d’énigmes réelles ou inventées de toutes pièces. Qu’on le nargue, le flattée, ou le mette en difficulté, il reste le maître du genre auquel on se réfère.

J’ajouterai que, pour moi, ces pastiches sont l’occasion de fréquenter la belle langue de France comme on l’écriait à cette époque et comme j’aime toujours la lire. Merci à Julie Maillard de nous avoir fait découvrir des auteurs inconnus pour certains, mal connus pour d’autres et à peine connus pour les plus médiatisés à part Giraudoux bien sûr. Un véritable cadeau !

Tous ces auteurs pourraient saluer le créateur du maître de l’énigme policière pour tout ce qu’il a apporté à la littérature de ce genre. Elémentaire mon cher Conan !