Bitch: Le pouvoir des femelles dans le monde animal
de Lucy Cooke

critiqué par Colen8, le 19 juin 2025
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Des œillères masculines indéfendables
C’en est fini du sempiternel mâle dominant et de son rôle vedette dans la sexualité et la reproduction animale. Les présupposés simplistes de la science masculine affirmés pendant des siècles ont volé en éclats depuis la lente ouverture de la biologie évolutive aux femmes de ces récentes décennies. Leurs observations attentives de la sexualité des femelles en tous lieux pour une infinie variété d’espèces ne manquent pas de situations aussi surprenantes que cocasses. Des scientifiques persévérantes et courageuses ont fini par briser un épais plafond de verre masculin renforcé par la pudibonderie de l’époque où Darwin avait énoncé ses théories.
La reproduction sexuée biologiquement binaire est ainsi loin de l’être exclusivement. Les femelles vertébrées ou non de toutes les classes animales se caractérisent par la diversité de leur appareil génital ajoutée à la subtilité de leurs comportements dans le choix des partenaires reproductifs ou sociaux. Les passages de genre de femelle à mâle et inversement peuvent dépendre de l’âge, de la proximité des partenaires, être dus à des changements de l’environnement ou induits chez des individus hermaphrodites de naissance. Les cousins bonobos sont connus pour une recherche du plaisir orgasmique en dehors de tout besoin reproductif.
Hasard et évolution ont accordé au règne animal des traits sexuels fluides alliés à des physiques et des comportements dissemblables à l’extrême que la Britannique Lucy Cooke et ses consœurs sont allées chercher sur le terrain et dans les laboratoires. La domination des femelles parfois physique s’exerce dans le choix des meilleurs partenaires de fécondation mais aussi sur le plan sociopolitique : du côté de l’apparence masculine de l’hyène tachetée femelle, chez les lémuriens de Madagascar, avec les tétras des armoises dans les monts enneigés de Californie, à Hawaï où les femelles albatros se mettent en ménage pour élever leurs poussins.
Nb : mention particulière à la savoureuse traduction d’Esther Ménévis - esther.menevis@gmail.com