Mékong: De la source au delta, une aventure à pied
de M. Shoes, Mme Shoes

critiqué par Tistou, le 19 juin 2025
( - 69 ans)


La note:  étoiles
De la source au delta, une aventure à pied
Un ouvrage de voyage tout à fait digne d’intérêt. Qui ne se prend pas trop au sérieux et qui ne se moque pas de son lecteur. Sous la triple forme ; épistolaire, photographique et croquis humoristiques.
M. et Mme Shoes, alias Mariette et Quentin, ont été saisis du projet fou de descendre, à pied pour l’essentiel mais aussi en stop ou transports collectifs, le Mékong, depuis Zaxiqiwa dans le Xinjiang, en Chine, jusqu’au-delà de Chau Doc, Can Tho, le delta, au Vietnam. Ils passent par le Laos, après la Chine, un petit bout de Thaïlande, le Cambodge puis le Vietnam donc, pour finir et trouver la mer, la Mer de Chine méridionale.
Ils cheminent à deux et l’ouvrage rend compte, avec franchise des difficultés comme des petits bonheurs rencontrés aussi bien lors de la préparation du voyage que pendant ledit voyage. Beaucoup d’humour, du recul, de la bienveillance, le lecteur se sent à l’aise pendant cette lecture.
Mieux, connaissant quatre des destinations empruntées par les auteurs, je me retrouve totalement dans les sensations qu’ils décrivent, concernant :
- Le Laos, pays du « cool » et du pas pressé,
- La Thaïlande, qui ressemble davantage à nos pays stressés qu’aux autres pays du Sud-Est asiatique,
- Le Cambodge, pays comme « ambigu », gardant une part de mystère suite aux atrocités commises il n’y a pas si longtemps finalement par les « Khmers rouges » et pas réellement soldées,
- Le Vietnam, pays fabuleux mais où ils ont pu déceler des tendances policières et de surveillance, ce qui ne m’a pas autant marqué qu’eux mais je veux bien les croire, ils ont une expérience plus profonde du pays !

Qui a déjà cheminé à pied dans la durée sait les difficultés auxquelles on est confronté ; rien n’est omis, on a droit à toutes les petites (grandes aussi) vicissitudes de la chose, des ampoules aux pieds à la tente repliée mouillée, mais aux émerveillements aussi qu’on ne peut connaître qu’à l’allure du chemineur, sac au dos.

»Ca y est, c’est fini ! Nous l’avons fait ! Nous sommes arrivés au bout du Mékong. Sept mois et demi plus tôt nous étions à Zaxiqiwa, la source sacrée du Mékong, perdue à 4880m sur le plateau himalayen en Chine. Aujourd’hui, 5000 km plus bas, dont plus de 2500 parcourus à pied, nous voici enfin au bout de notre périple ! Nous sommes amaigris de vingt-sept kilos pour Quentin et de sept kilos pour Mariette, nous avons les épaules et les hanches creusées et brunies par les sacs à dos, les cheveux rêches et en bataille et les pieds endoloris. Mais nous nous sentons bien … »