La femme de ménage se marie
de Freida McFadden

critiqué par Pascale Ew., le 1 juillet 2025
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Une rajoute inutile !
Le lecteur retrouve avec plaisir Millie, la femme de ménage, le jour de son mariage avec Enzo. Seulement, la journée commence mal : Millie reçoit un coup de téléphone menaçant d’un homme qui lui fait des menaces de mort. Et il insiste, il téléphone sans cesse, affirmant qu’elle ne verra pas la fin du jour. Mais Millie refuse de se laisser impressionner et de gâcher le plus beau jour de sa vie et d’Enzo.
Ensuite, les tracas s’enchaînent... Et toute la journée, Millie se sent suivie, épiée.
D’accord, c’est un petit suspense d’un jour, mais ça ne vaut pas la peine !
L'état zéro de l'écriture 2 étoiles

J’ai voulu découvrir, à travers ce livre qui se lit en moins d’une heure, ce qui semble être un phénomène d’édition et un succès mondial. Qu’en dire ? Ce court roman est censé être un thriller percutant (voir plus bas l'article du Parisien) mais l’écriture est d’une telle platitude, juste rehaussée par quelques pointes d’auto-ironie qui permettent d'élever le livre au-dessus du néant absolu, et l’intrigue est d’un tel minimalisme qu’il me semble que n’importe qui (et même une IA bas de gamme) pourrait « torcher » cette novella en quelques jours. En fait, n’importe quel exercice d’écriture sur CL a plus de richesse et d’intérêt ! Le succès de ce genre d’ouvrage pose des questions sur l’avenir de la littérature et de l’édition, qui me semble de plus en plus dominée par une écriture de consommation soutenue par un marketing hallucinant. Je me permets de vous recopier ci-dessous, in-extenso, la présentation de l’ouvrage dans le guide « loisirs/livres » du Parisien (publiée le 15/06 sur leur site), dont je pense qu’elle n’est motivée que par le pourcentage que Le Parisien escompte en retirer via un lien sponsorisé...

Le quatrième tome de la saga phénomène signée Freida McFadden vient de paraître en format poche. L’autrice, désormais mondialement connue pour ses thrillers psychologiques percutants, a bâti son succès sur des intrigues tendues et des personnages ambigus. Médecin de profession, elle puise dans son expérience pour construire des récits à la mécanique bien huilée, traduits dans plus de 40 langues et cumulant plusieurs millions de ventes. Avec La femme de ménage se marie, elle prolonge l’histoire de Millie, une héroïne aux prises avec des situations toujours plus troublantes. L’arrivée de ce titre en poche marque une bonne occasion pour les lecteurs curieux de découvrir l’univers McFadden à moindre coût. "La femme de ménage se marie" est proposé à 4,90 euros chez Amazon, un prix accessible pour s’initier à l’un des grands noms du thriller contemporain.

Millie s’apprête à vivre ce que beaucoup considèrent comme un tournant majeur : elle va épouser Enzo, l’homme qu’elle aime. Mais dans La femme de ménage se marie, rien ne se déroule comme prévu. Tandis que les préparatifs battent leur plein et que ses parents – absents depuis quinze ans – annoncent leur venue, une menace invisible plane sur la cérémonie. Millie, bien décidée à mener sa vie à terme et à bras-le-corps, se retrouve soudain la cible d’un inconnu qui semble tout savoir de ses moindres gestes. Les tensions montent alors que la date du mariage approche. Le roman suit cette montée d’angoisse pas à pas, entre espoir et paranoïa. L’autrice installe une atmosphère de surveillance oppressante, sans jamais verser dans le spectaculaire, et montre comment une femme déterminée tente de reprendre le contrôle d’un destin qui lui échappe. Un livre au suspense latent, qui se lit d’un souffle.

Le ton presque publicitaire de cette présentation par un journal réputé "sérieux" se retrouve également dans l’ouvrage, où l’auteure, en guise de conclusion après des remerciements à sa famille, à ses proches et à son agent, s’adresse à ses lecteurs (ou plutôt à son fanclub) en les invitant à laisser un avis sur Amazon pour mieux booster les ventes. En fait, ce genre de livre me semble être une émanation d’Amazon, dont la diffusion mondiale permet – plus efficacement que le poète des Fleurs du Mal - de transformer n’importe quelle bou(s)e en tas d’or (commercial).

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T’inquiète pas, Freida, tu l’auras mon avis !!! Bon, il n’est sans doute pas aussi super-cool que celui de tes nombreux McFans mais au moins il est sincère (d'autant que j’ai fait l’effort de tout lire) ! On a parfois médit sur CL des éditions publiés à compte d'auteur (ou via éditeur à contrat dit abusif) mais la plupart de ces livres ont bien plus d'intérêt que ce roman à compte d'éditeur, qui n'existe que par le marketing d'Amazon... Quand Julien Gracq avait écrit « la littérature à l’estomac » pour dénoncer le mercantilisme de l’édition, et les techniques publicitaires et médiatiques visant à fabriquer de pseudo-sommités intellectuelles et des vedettes de salon, il n’avait pas osé imaginer que l’édition descendrait si bas et que le mercantilisme deviendrait la propre fin de l’édition, renonçant de plus en plus à toute ambition littéraire ou créatrice. D’ici quelques années, nous serons envahis par ce genre d’ouvrages que les maisons d’édition pourront fabriquer elles-mêmes à la tonne car, à ce niveau de vacuité, n’importe quelle IA génératrice fera l’affaire !

Eric Eliès - - 51 ans - 6 juillet 2025