Le Choeur des sardinières
de Léah Touitou (Scénario), Max Lewko (Dessin)

critiqué par CHALOT, le 10 juillet 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
Une BD ouvrière et féministe
Il y a 100 ans, une grande grève ouvrière féminine voire féministe, victorieuse se terminait.
C’était à Douarnenez en Bretagne !
Les Penn Sardines ont repris le travail après avoir surpris tout le monde, les patrons, leurs maris souvent marins pêcheurs, les syndicalistes et même elles-mêmes.
Cette Bande dessinée qui leur est dédiée est un document agréable à lire et à regarder avec des dessins qui, très expressifs auraient pu se passer des dialogues.
Mais bon, ces dialogues sont un plus.
Il n’y a pas de caricature dans ce livre, on y voit l’hésitation de certaines femmes, l’élan et la détermination qui arrivent, la réticence de maris.
Le maire communiste et ses conseillers municipaux n’en croient pas leurs yeux quand ces femmes font irruption dans la salle du conseil.
C’est le jeune PC celui des années 20, encore révolutionnaire et non bureaucratique, il va tout de suite soutenir un mouvement que la CGTU va aussi accompagner.
Joséphine, leader du mouvement de grève se présente aux municipales, elle est élue mais le Conseil d’Etat invalide son élection en novembre 2025 car c’est une femme.
Comme elle le dit elle-même : « Maintenant que je suis chassée de la mairie, on les entend plus, les journaux et le parti, hein ! »
Une de ses amies lui répond : « Un jour, on aura le droit de vote, nous ce sera différent. »
La petite fille qui elle-aussi est sardinière à moins de 12 ans explique à Joséphine qui se dit découragée : « Moi, je voterai tante Phine » !
C’est une BD à mettre dans toutes les mains pour rappeler que tous les acquis sociaux ont été chèrement arrachés par toutes ces générations ouvrières !

Jean-François Chalot