Mélancolie de l'Europe
de Stefan Zweig

critiqué par Veneziano, le 13 juillet 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Craintes de guerre et volonté d'Europe unie
Cet ouvrage constitue un recueil d'articles de l'écrivain autrichien. Ils traitent de la montée des nationalismes en Europe, du risque de conflit similaire à celui qui vient de s'achever, la Grande guerre. Il en appelle à l'unité de l'Europe, du fait de la culture commune édifiée sur le continent, il constate l'oubli ce ce qui lui semble une évidence, la nécessité d'y recourir, tout comme l'abandon de la volonté de recours à la violence. L'idée d'Europe correspond donc également pour lui à un esprit de concorde, à un idéal, à portée d'esprit pour qui veut bien se souvenir de l'histoire, de la philosophie et des arts du continent.
L'écrivain ne prend certes pas parti politiquement, au sens partisan, et ne s'engage pas, ce qui lui reproche la philosophe Hannah Arendt, ce qui est rappelé en préface ; il s'exile même ; mais ses écrits génèrent une pensée théorique, certes assez abstrait, mais qui repose sur des faits historiques. Il relate l'importance de la jeunesse dans cet engagement.
Ces articles font réfléchir, ils relatent certes d'amers regrets, mais également, voire surtout, des pistes de réflexion, et même d'action, quoi qu'il puisse être dit, et leur écho dans notre actualité s'avère criant d'amertume, mais également d'espoir. Voilà qui est à méditer urgemment.