Près du corps
de Arnaud Guillon

critiqué par Clarabel, le 20 janvier 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Nostalgie
Le créneau d'Arnaud Guillon c'est de jouer la carte nostalgique, et de là à basculer dans la mélancolie on n'est pas loin ! Arnaud Guillon se berce d'une période qui n'est plus et souvent ses personnages sont autant d'êtres déboussolés par le temps qui passe et par les souvenirs d'un passé proche qui revient par vagues dans les mémoires.

Dans ce quatrième roman, "Près du corps", l'action se passe dans une villa en bord de mer où Daddy vient de mourir. Daddy, c'est le grand-père de 91 ans qui résidait dans cette grande maison depuis des années, où se réfugiaient enfants et petits-enfants pour les vacances. Le narrateur, et observateur de ces instants, est Jacques, l'aîné des petits-fils. Il a la quarantaine, il est médecin, marié à Cécile et papa d'une petite Juliette. Dans cette grande maison aux volets fermés pour préserver de la chaleur, toute la famille tourne en rond. Dans le bureau, repose le corps de Daddy. Et dans le silence de cette maison, Jacques se souvient de ce grand-père exceptionnel, de la grand-mère décédée quelques années auparavant, et se rappelle aussi ces moments merveilleux qu'il passait avec ses cousins. Passé et présent se chevauchent, poussivement presque. Chaque personnage semble vouloir se libérer d'un souvenir du passé - une liaison, une rencontre, une dispute... Dans le prélude des funérailles, ils éprouvent tour à tour cette indicible tristesse d'un chapitre qui se termine, d'une page qui se tourne et d'une nouvelle ère qui commence. Les jeunes insouciants d'hier sont désormais des parents respectables ou des êtres déroutés, l'album des souvenirs ne s'avère pas toujours guilleret à feuilleter.

"Près du corps" est un roman dans l'intimité d'une villa près de la plage, loin des cris des baigneurs ou des corps qui brûlent sur le sable. "Près du corps" a l'odeur d'eau de cologne retrouvée au fond d'un placard, ou le bruissement du vent dans les arbres, des mots qui se chuchotent, des confessions qu'on dévoile une première et dernière fois. C'est un univers clos, un microcosme rempli de photos jaunies, de rires d'enfants et de sanglots étouffés. Une très, très belle lecture !
un peu compassé 5 étoiles

Une intrigue et un style un peu compassés (on pourrait dire du sous-Chardonne), c'est plein de bons sentiments et d'impressions fugaces mais que reste-t-il de ce livre après sa lecture?

Alexm - - 64 ans - 2 avril 2005


Pas triste, en fait 9 étoiles

Daddy, le grand père du narrateur, vient de mourir, à 91 ans. la famille se rassemble pour les funérailles, dans leur villa de vacances. Et c'est l'occasion, à travers les petits riens et les grandes paroles de l'existence, de communier, ensemble, de célébrer une ode à la vie et à la nostalgie...
C'est un roman courtois, de gens bien elevés, qui s'aiment, parfois mal, qui regardent le temps s'écouler et constatent à l'occasion du grand manque qui s'installe toute l'importance générationnelle, toute la construction de ces fils invisibles qui nous lient les uns aux autres.
C'est un temps hors du temps, nonchalant, avec cette couleur si particulière des après-midi à la plage, l'été, quand pour y accéder on n'a qu'à descendre une route, quand les lieux et les choses qui nous entourent nous sont si familiers et si étrangers à la fois...
C'est très bien écrit, et ce n'est finalement que douceur....

Cuné - - 57 ans - 18 mars 2005