Le matou
de Yves Beauchemin

critiqué par Libris québécis, le 25 janvier 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Un enfant et son chat à la rescousse d'un restaurateur
Yves Beauchemin est un écrivain très populaire. Son roman Le Matou a même fait l'objet d'un scénario de film. On y raconte l’histoire de Florent, un restaurateur aux prises avec un personnage fantastique, le vieux Ratablavasky qui représente le mal, et l’Anglais Slipskin qui tente de détruire son commerce. Mais grâce à Monsieur Émile, un enfant déluré que le héros a pris en affection, il réussira à déjouer toutes les ruses qui concourent à sa perte.

Ce n’est pas une œuvre majeure. L’auteur écrit pour divertir avec humour. Ses personnages sont à la limite de la crédibilité, mais on s’y attache parce qu’ils rejoignent nos cordes sensibles : la générosité. C’est donc de la littérature qui s’adresse à un vaste public. Ça suit le courant des années 80 au Québec alors que les auteurs ont tenté, avec un succès certain, d’imiter les best-sellers américains, telle Arlette Cousture.

La portée sociale et humaine est réduite à sa plus simple expression. Il s’agit de La Binerie, le nom véritable d’un restaurant de quartier, fort couru d’ailleurs par les étudiants en manque d’argent. Le héros est un naïf qui s’engage dans une aventure en se fiant à tout le monde. Heureusement que le jeune garçon et son chat Déjeuner sont là pour l’aider à se sortir du pétrin. Une histoire d’entraide qui finit par ressembler à un polar pour démasquer ceux qui nuisent au commerce tenu par Florent.

C’est une œuvre qui comble bien les temps morts quand on ne veut pas se montrer exigeants. Encore là, faut-il aimer les ficelles qui soutiennent un best-seller. Une histoire simple, des portraits à peine esquissés mais drôles dans le cas de Beauchemin, un faire-rire tel Monsieur Émile qui jure comme un charretier, un brin de mystère avec Ratablavasky, un peu de sentiments, beaucoup de bavardage et un petit suspense pour soutenir l’intérêt : qui empoisonne les clients de La Binerie ? Voilà les ingrédients qui composent ce roman qui saura enchanter ou déplaire selon les attentes du lecteur.

C’est un roman intéressant mais l’auteur a construit une œuvre qui se nourrit à tous les râteliers : une bouchée de fantastique, une bouchée d’humour, une bouchée de drame, une bouchée de polar, une bouchée d’affection. Et une conclusion : que le monde peut être méchant parfois ! Il faut s’aimer, voyons. C’est amusant malgré tout. Et Beauchemin a de la verve !
un Patchwork divertissant 7 étoiles

Que me reste-t-il de la lecture du MATOU ?
Le souvenir d’un patchwork souvent divertissant , d’une sorte de roman feuilleton tendre et cocasse avec personnages pittoresques et nombreux rebondissements…….
C’est à la fois pour moi beaucoup et trop peu, comme un soufflé parfumé trop vite retombé

Alma - - - ans - 26 janvier 2009


Chat alors ! 6 étoiles

Avec ton Matou Yves, je suis sûr que tu es convaincu de ne pas avoir réinventé la littérature québécoise mais tu nous livres cependant un bouquin tout à fait sympa que j’ai été heureux de trouver sur mes rayons un jour de disette. Tes personnages sont vivants, truculents et très attachants même s’il faut bien quelques méchants pour faire une histoire. J’ai pris un réel plaisir à lire ses aventures un peu improbables mais pleines de générosité, d’amitié et de convivialité. Dommage que vers la fin du livre l’histoire devienne un peu brouillonne et que le côté fantastique que tu cherches à mettre en scène ne semble pas être ton meilleur atout.

Malgré tout, vu de mon côté de l’Atlantique, ça me laisse imaginer un Québec sympathique, bon enfant où j’ai envie d’aller passer quelques jours et même plus car je suis convaincu qu’il y aura affinité et que je trouverai des petits restaus où je serai accueilli avec chaleur et amitié.

Débézed - Besançon - 77 ans - 2 avril 2008


Faut se laisser emporter 9 étoiles

Moi, je vois bien le truc comme ça : Yves Beauchemin se dit, "bon ! Brainstorming avec moi-même, qu'est-ce que je vais y mettre, dans ce Matou ? Un méchant ambigu et machiavélique, qui passerait son temps à vouloir expliquer ses motivations sans qu'on lui en laisse l'opportunité, de façon à brouiller complètement son rôle... Je mâtine d'un soupçon de surnaturel pour le côté fantastique, un couple sympathique qui serait malmené par la vie, un minot truculent et sale comme un peigne sur qui j'attirerais la fatalité, quelques amis qui vont et viennent, et je situe le tout à Montréal, que je connais bien."
Et hop, aussitôt pensé, aussitôt la plume à la main et le Matou coule d'un jet, sans correction, sans plan, sans construction, comme ça vient à Monsieur Beauchemin.
Et c'est bien ça qui rend le tout unique : roman d'aventure, saga familiale, un côté fantastique indéniable, humour épique, étude sociologique aussi parce que je ne connais personne qui rende de façon aussi naturelle et à la fois précise le côté "franc" des rapports québécois, cette familiarité honnête qui me plait tant.
Alors que dire ?... Ben "merci" et "encore !! ", je ne vois que ça...

Cuné - - 57 ans - 6 septembre 2005


Vivent les chats! 7 étoiles

Lu (écouté en fait) 2 fois et toujours cette impression effectivement de méli-mélo, ou de passer à côté de quelque chose qu'aurait voulu signifier Y. BEAUCHEMIN. Je retiens plutôt l'aspect fantastique, non abouti, tendance ejaculator precox. On ne sent pas trop une atmosphère québècoise, que je ne connais pas par ailleurs. Ca fait hors du temps, de la raison et de la géographie. Mais ça reste agréable à lire. D'ailleurs, si je l'ai lu 2 fois ...

Tistou - - 68 ans - 25 janvier 2005