Second rôle
de Alexandre Moix

critiqué par Piveau, le 8 février 2005
( - 51 ans)


La note:  étoiles
A l'ombre d'une vedette en fleur
Etre le frère de Yann Moix est sans doute la chose au monde la moins
intéressante. Partager le même sang que ce journaliste/auteur/réalisateur à
la mode, fraîchement auréolé par un succès cloclodien au Cinéma n'a rien d'
un positionnement artistique et encore moins littéraire. Pas de quoi en
faire un fromage ou le crier sur tous les toits de Paris.

Qu'est-ce qui a bien pu donner l'envie à Alexandre Moix, jeune homme
inconnu, bien sous tous rapports et critique émérite de cinéma, à ses
heures, de construire un roman entier sur le thème du frère... de « son »
frère ?

On s'interroge et on a quelques a priori..



C'est vrai le sujet est, pour le moins, casse-gueule, racoleur et on craint
de suite le bon coup médiatique qui éveillerait le vent des curiosités.
Surfer sur la vague de sa famille peut en effet apparaître comme un bon plan
de nos jours, dans cette course effrénée qu'ont commencé les Médias vers une
sorte de Real TV chronique. Alexandre éternel sosie de son frère ?
Alexandre lui aussi n'aimerait-il pas monter sur le Podium de la gloire en
se servant de son aîné ?



Pourtant contre toute attente, le cadet de cet homme public, qu'on voit trop
sur le petit écran et dans la presse en général réussit, un petit chef d'
ouvre d'autodérision qui va en surprendre plus d'un.

Voici un précieux catalogue sur la fraternité déçues, sur les affres de la
célébrité des autres vécu par soi-même et sur les difficultés de naître à l'
Art en trouvant sa propre originalité.



Alexandre Stern est le parent pauvre de son frère brillant. Ses propres
géniteurs ont choisi leur camp depuis leur Province. Ils ont deux fils : un
génie qui triomphe à la Capitale à la télé et à la radio et un autre de
quatre son aîné qui galère, se cherche et se perd entre 20 et trente ans
dans des boulots humiliants et des expériences sexuelles de houellebecquien
.

Grégory, lui, vit sa vie sans se soucier du devenir de ce frère énervant qui
ose porter le même nom que lui et qui pourrait être gênant s'il voulait
tenter de copie son grand frère.

S'en suit un road movie générationnel épique, déroutant et bien mené qui
fait dire que « l'en frère », ce n'est pas les autres, mais c'est l'idée qu'
on s'en fait.



Une vraie surprise, un véritable espoir de la Littérature pointe son ironie
mordante et offre une première ouvre, prometteuse et terriblement
générationnelle de la jeunesse de France. Emouvant, sincère et juste. A lire
et à offrir à sa famille.
Si même Yvonne s'y met... 7 étoiles

Alexandre Stern est le petit frère de Gregory Stern, écrivain à succès. Dans son Nevers natal, il s'étiole, se cherche, se désespère, se juge à l'aune de ce frère et de son talent. Il touche le fond, mais sa façon de remonter est de se frotter au monde "réel", aux petits boulots, aux relations sociales dans lesquelles il se sent systématiquement inférieur. Jusqu'à sa grand-mère, dont la demeure familiale est devenue un véritable temple dédié au célèbre frangin.
185 pages incisives, mordantes, aux phrases courtes, percutantes, qui ne demandent qu'à passer à la postérité, avec appel de nombreux jeux de mots et formules publicitaires.
Une sorte de matraquage, de longue plainte du mal-aimé, qui pourtant se laisse lire avec plaisir et amusement.
Reste les 3 pages finales, où d'un coup de baguette magique un voile se soulève et Alexandre prend sa place.
Pour qui veut démêler la part d'auto-fiction et d'autobiographie, (c'est amusant j'avais écrit "autobRiographie... beau lapsus !) Alexandre Moix s'en explique un peu partout sur le net à travers divers interwiew, mais le roman se suffit tout à fait à lui-même.
Agréable !

Cuné - - 57 ans - 23 août 2005


SURF SUR LA NOTORIETE DE SON FRERE 4 étoiles

Opportuniste, certainement l'auteur a su exploiter le succès de son frère, il publie un roman très autobiographique (d'après sa promo) et exploite cette non relation entretenue avec sa star de frère.

Son style est fait de formules toutes faites, presque des slogans que l'on pourrait reprendre pour une campagne publicitaire.
Tour à tour anti-beaufs et anti-bourgeois, on se demande qui il est vraiment ?
L'épisode sexodrome est édifiant et on lui conseil vivement d'aller consulter si cela n'est pas pure fiction...
Quel sera le sujet de son prochain livre? de qui sera t- il la victime cette fois? va t- il chercher un bourreau dans son entourage familiale? Mais il semble que seul son frère soit un bourreau rentable puisque célèbre...
Je pense que le talent ne repose pas sur un coup de pub!

Sally good - - 54 ans - 7 avril 2005