Les mouches d'automne
de Irène Némirovsky

critiqué par Cuné, le 10 février 2005
( - 57 ans)


La note:  étoiles
La neige qui manque trop...
Petit roman sur l'exode durant la révolution Russe, Les mouches d'automne est tiré de l'expérience d'Irène Némirovsky.

1916, la famille Karine fuit la Russie, laissant derrière elle Tatiana Ivanovna qui les sert depuis toujours, qui a elevé plusieurs générations; elle est chargée de garder la maison. Après le retour d'un des fils, qui sera assassiné sous ses yeux, elle part retrouver ses maîtres, à pied, malgré son grand âge, les bijoux de famille cousus dans la doublure de sa robe. Odessa, Paris enfin où ils s'établissent sans jamais guérir de la perte de leur pays. Et Tatiana Ivanovna plus que tout autre, jusqu'à en perdre la raison...

Des mots sans fioritures, des descriptions justes et une histoire tranchée au couteau, on lit ces mouches d'automne d'un trait, peut-être trop vite justement pour en garder la trace dans le coeur....
Pauvre Tatiana 9 étoiles

J'ai été très touchée par "Les mouches d'automne", par le destin de Tatiana particulièrement, liée à cette famille bien plus que par son état de servante et de nourrice. Déracinée, loin de son pays et de ses particularités qui lui manquent tant, incapable de s'habituer à sa nouvelle vie et de s'adapter, c'est elle qui paie le prix fort de cet exil.
Et toujours la jolie plume de Mme Némirovsky...

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 8 février 2016


Le désarroi des exilés 8 étoiles

Pour avoir lu sur le net la biographie d’Irène Némirovsky, ce court et dense roman relate quelques similitudes avec sa propre vie. L’auteure narre la mélancolie des immigrés russes débarquant à Paris pour essayer de refaire leur vie. C’est l’histoire de la famille Karine dont Tatiana Ivanovna, la gouvernante, raconte la déception de quitter la Russie, la douleur de voir partir les garçons Karine pour la guerre. La famille est donc obligée de s’expatrier, à Odisse puis à Paris, pour fuir la révolution de 1917. Tatiana restera seule pour garder la maison.

Un des fils, Youri, revient, heureux de revoir Tatiana et la maison telle qu’il l’avait quittée. Il est fatigué et amaigri par la faim. Après une nuit de sommeil, ils sont à prendre le repas. Youri a juste le temps de raconter que son frère Cyrille emprisonné avec lui, avait pu se sauver, qu’ils entendent le bruit des canons, venant de la rue, Tatiana lui dit qu’il est temps qu’il parte rejoindre les siens à Odessa et devra apporter avec lui les diamants du grand collier de leur mère qu’elle avait cousus dans l’ourlet de sa robe, lorsqu’on sonne à la porte. C’est Ignat, un camarade des jeux d’enfance, devenu commissaire du peuple. Il tue Youri sous les yeux de Tatiana.

Malgré son âge avancé, Tatiana part à pied pour se rendre à Odessa. Pendant trois mois, elle marche le long des routes comme au temps de sa jeunesse quand elle allait au pèlerinage de Kiev. La vente des bijoux a aidé la famille Karine à survivre. Le soir du 24 décembre, la famille sort pour fêter. Tatiana tourne en rond dans la maison en se remémorant sa jeunesse, avec ses sœurs à Karinovka. Elle évoque les années de service auprès des Karine et ces chers enfants qu’elle avait vus naître. À certains moments, tout se mêle dans sa tête et ne sait plus dans quelle maison elle se trouve. La nostalgie des souvenirs, le mal du pays et la promiscuité des lieux où les exilés tournent en rond comme les mouches d'autonne, sa santé mentale tiendra-elle le coup?

Saumar - Montréal - 91 ans - 31 mars 2010


l'exode russe 9 étoiles

C’est juste les mouches d’automne est un livre qu’on lit d’un trait, mais l’histoire de cette vieille et fidèle gouvernante Tatiana Ivanovna à la famille Karine est remarquable, très bien écrite, poignante et les descriptions lors du retour de Youri l’un des fils dans sa maison saisissantes.
L’auteur retrace bien l’exode de ces familles russes durant la révolution, qui ne guérissent pas de la perte de leur pays.
Un très bon livre.

Dudule - Orléans - - ans - 9 janvier 2008


Révolution et exil 8 étoiles

Les mouches d’automne, ce sont les Karine, une famille d’aristocrates russes exilés à Paris et qui tournent en rond dans leur petit appartement comme des mouches alanguies à la fin de l’été. Une belle image. Tout comme l’est ce petit récit nostalgique sur la fin d’une époque, celle des grandes familles de la Russie tsariste, sur la révolution et l’exil.

Cette page de l’histoire est vécue à travers le regard d’une vieille et fidèle gouvernante, un regard dans lequel l’auteur mélange savamment les réminiscences des fastes passés avec les vicissitudes de l’exil.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 24 mai 2006