Queer
de William Seward Burroughs

critiqué par Déhellair, le 11 février 2005
( - 39 ans)


La note:  étoiles
Après Junkie, Queer
Burroughs, ou Lee tente de renoncer à la came. Il vit dans un Mexico frelaté où il passe son temps à boire, dans des bars miteux en tentant d'accrocher des types avec qui coucher.
Il en trouve un, le paie pourqu'il l'accompagne et part à la recherche d'une plante (le peyolt, je crois) qu'il recherche depuis longtemps car il croit qu'elle procure la quintessence de la défonce.
Lee est désabusé, toujours aussi lucide sur le monde qui l'entoure et sur ce qu'il est, un type sans but qui ne cherche qu'à boire ou à se camer. c'est donc la suite de Junkie plutôt plaisante à mon goût.
Bars, désir et Amérique du sud 6 étoiles

Il fallait que je lise un autre roman de W.S. Burroughs. "Le Festin nu" m'avait frappé par son originalité, il fallait que je teste un autre texte de cet auteur de la Beat generation.

Dans "Queer", le lecteur suit le personnage de Lee qui tente de renoncer à la drogue. Il passe ses journées dans les bars gays de Mexico tout en tenant des propos durs sur les homosexuels efféminés. Il tombe très vite sous le charme d'Allerton qu'il ne va cesser de côtoyer. L'alcool coule à flots et les discussions de comptoir sont très présentes dans ce court roman.

A la lecture de ce roman, on sent que la construction de ce roman a longtemps été modifiée.On a le sentiment que le texte est incomplet. C'est une suite de scènes où les dialogues occupent une grande place. Les personnages ne sont ni vraiment sympathiques ni antipathiques. Le mystère règne sur certains protagonistes. Ils apparaissent et disparaissent subitement. Peu de personnages sédentaires dans ce roman. On a même l'impression qu'ils ont un fonctionnement différent du nôtre. Evidemment, cela correspond à une époque et à un univers précis. L'alcool et la drogue altèrent le quotidien de ces individus. Il y a presque un intérêt sociologique à lire à ce roman. C'est sans doute ce point-là qui m'a le plus intéressé. ¨Par simple curiosité.

Je ne peux pas dire que j'ai été séduit par ce roman dans les bas-fonds des bars. L'atmosphère est parfois pesante et glauque. William S. Burroughs parvient tout de même à peindre une réalité, le désir et les pulsions, une vie sans entraves avec une liberté de ton. Le personnage principal tient des propos qui ne sont pas consensuels et peut brusquer par certaines remarques. Mais cette spontanéité donne un caractère insolent et irrévérencieux qui peut plaire et refléter une époque. Je ne regrette absolument pas ma lecture, mais je ne considère pas ce texte comme un coup de coeur.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 2 septembre 2018