Il fallait que je lise un autre roman de W.S. Burroughs. "Le Festin nu" m'avait frappé par son originalité, il fallait que je teste un autre texte de cet auteur de la Beat generation.
Dans "Queer", le lecteur suit le personnage de Lee qui tente de renoncer à la drogue. Il passe ses journées dans les bars gays de Mexico tout en tenant des propos durs sur les homosexuels efféminés. Il tombe très vite sous le charme d'Allerton qu'il ne va cesser de côtoyer. L'alcool coule à flots et les discussions de comptoir sont très présentes dans ce court roman.
A la lecture de ce roman, on sent que la construction de ce roman a longtemps été modifiée.On a le sentiment que le texte est incomplet. C'est une suite de scènes où les dialogues occupent une grande place. Les personnages ne sont ni vraiment sympathiques ni antipathiques. Le mystère règne sur certains protagonistes. Ils apparaissent et disparaissent subitement. Peu de personnages sédentaires dans ce roman. On a même l'impression qu'ils ont un fonctionnement différent du nôtre. Evidemment, cela correspond à une époque et à un univers précis. L'alcool et la drogue altèrent le quotidien de ces individus. Il y a presque un intérêt sociologique à lire à ce roman. C'est sans doute ce point-là qui m'a le plus intéressé. ¨Par simple curiosité.
Je ne peux pas dire que j'ai été séduit par ce roman dans les bas-fonds des bars. L'atmosphère est parfois pesante et glauque. William S. Burroughs parvient tout de même à peindre une réalité, le désir et les pulsions, une vie sans entraves avec une liberté de ton. Le personnage principal tient des propos qui ne sont pas consensuels et peut brusquer par certaines remarques. Mais cette spontanéité donne un caractère insolent et irrévérencieux qui peut plaire et refléter une époque. Je ne regrette absolument pas ma lecture, mais je ne considère pas ce texte comme un coup de coeur.
Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 2 septembre 2018 |