Que pense Allah de l'Europe ?
de Chahdortt Djavann

critiqué par CCRIDER, le 20 février 2005
(OTHIS - 76 ans)

La note: étoiles

Pays conquis ou à conquérir ?

Après "Bas les voiles!" qui obtint un grand succès pour la finesse de son analyse , C.Djavann nous propose un nouvel essai sur la stratégie de l'Islam européen . L'auteure est d'origine iranienne et vit réfugiée à Paris . Elle a bien connu le régime des ayatollahs et sait de quoi elle parle contrairement à certains beaux esprits germano-pratins .
Non , dit-elle , le voile n'est pas une liberté pour les femmes , mais le symbole millénaire de leur oppression , la marque infamante de leur infériorité . Elle montre que l'offensive islamiste est organisée , concertée , même téléguidée à travers toute l'Europe qui est une sorte de laboratoire idéal avec ses populations muselées par le politiquement correct , ses lois contradictoires , ses instances que l'on peut faire jouer les unes contre les autres et ses failles où il est facile de s'engouffrer ...
On découvre dans ce livre que le mot"islamophobe" a été inventé par les mollahs iraniens pour diaboliser les opposants et les tièdes avant de les liquider physiquement .
Djavann démonte pièce à pièce le mécanisme stratégique des islamistes qui , de provocations en provocations ( affaire du voile , manifestations de rues , interventions intempestives et incivilités diverses ) excite le petit peuple , favorise la montée de l'extrème-droite en lui donnant les meilleurs arguments . Les deux mouvements sont irrémédiablement liés l'un à l'autre , les islamistes jouant gagnant car ils peuvent toujours brailler à l'islamophobie ou au racisme , alors que les autres , idiots utiles sont toujours perdants . !
Un essai courageux , un peu trop court ( une cinquantaine de pages) pour un sujet aussi brûlant . On regrette que ces liens troubles ne soient pas plus profondément étudiés et surtout que les conséquences probables pour l'Europe et que des solutions de bon sens ne soient pas exposées .

Musulmanisme
C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, il est aussi édifiant que Les putes voilées n'iront pas au paradis. 50 pages percutantes. D'ailleurs pourquoi écrire 500 pages quant on peut tout dire en 50 ? L'avantage, par rapport à nos intellectuels locaux, c'est que l'auteur a vécu dans l'une des pires société qu'il soit pour une femme, la société iranienne. Elle explique clairement les tenants et aboutissants de ce voile qui fait polémique. Le stratagème des islamistes , leurs ruses pour faire croire que les femmes voilées le sont de leur plein gré et que c'est un signe de liberté et de valorisation de la femme, on croit rêver ! Le voile est le drapeau de l'islamisme, son étendard idéologique et son panache auquel les esprits faibles se rallient. Djavann est un auteur ( femme) incontournable pour qui s'intéresse à la stratégie et aux conséquences de l'islam. Ce qui me plaît chez elle c'est que malgré sa vie et ses expériences elle ne diffuse aucune haine dans ses récits mais tente d'éclairer sur cette idéologie conquérante et ses dérives. Parfait pour commencer à comprendre. Hexagone - - 53 ans - 20 novembre 2016

Le voile : un droit à être opprimée ?
Pour réponse à la question du titre, l'auteur revient, en effet, sur l'asservissement que constitue le voile pour la femme musulmane, obligatoire dans les sociétés islamiques, facultative dans les démocraties occidentales. Les femmes auraient donc le droit de sortir voilées. Elles n'en sont pas moins manipulées par des discours pernicieux, des attitudes rétives, facilement et souvent faussement attribuées à de l'islamophobie, le double jeu, d'auto-alimentation, de l'extrême-droite et des islamistes. Après Bas les voiles! , ce livre, tout aussi court, n'en est pas moins convaincant et clair sur l'analyse qui en est tirée sur un phénomène complexe des influences extérieures sur l'Islam de France. Cet ouvrage permet de forger un débat construit d'instruction civique, sur la base d'idées claires. Il est dommage qu'il ne soit pas très connu, comme je le crains. Veneziano - Paris - 47 ans - 10 janvier 2010